SUJET : Les gorges de la Jonte

Une petite balade automnale sur les corniches des causses cévenoles ça vous tente? Alors en voiture.... En cette fin Octobre me voici de retour sur les causses Cévenoles de mon enfance, sur le causse de Blandas non loin du cirque de Navacelle pour être exact. Voilà des années que je vois pomper les "grands fauves" sur les plateaux en fin d'après midi, cherchant les thermiques pour s'en retourner sur leurs dortoirs, dans les gorges de la Jonte.. L'envie d'aller leur tirer le portrait me chatouille de plus en plus fort, et j'ai même commencé les repérages en juillet dernier lors d'un séjour de vacances en famille.. D'après toutes mes recherches et repérages ce sera depuis les corniches du causse Méjean, avec un départ de Cassagnes, ce qui pour une fois m'évitera d'avoir à gravir un fort dénivelé (+/-500 depuis Le Rozier). L'aventure commence dès la montée sur le causse, à couper le souffle. Je déconseille fortement à ce sujet d'emprunter la route qui part du Truel et coupe par le ravin de Rounzenas, à réserver aux seuls initiés....et de choisir l'accès par la D63, qui vous laissera de toute façon un souvenir impérissable. Me voilà donc en ce petit matin frisquet de fin Octobre sur le parking visiteur de Cassagnes. Allez, le matériel sur le dos il n'y a plus qu'à se mettre en route. Une fois traversée la forêt de pins j'arrive enfin sur le chemin des corniches du Méjean et le panorama grandiose des gorges se dévoile dans toute sa splendeur...



Il fait froid...beau, mais froid! Le panorama offert par ce petit "grand canyon" à la française est certes magnifique, mais pour le moment l'espace aérien est vide.
Je décide donc de continuer jusqu'au balcon du vertige, le spot d'où la plupart des clichés de vautour sont réalisés. Ce n'est pas tout près, à environ 2km, mais la balade est somptueuse et au bout d'une petite heure de marche le balcon se dessine enfin..



Voilà, j'y suis, mais toujours pas d'oiseau à l'horizon... Ca y'est, j'en aperçois enfin... Tout un groupe de fauves est posé sur les pitons entourant l'Hermitage, juste en face, sur le causse noir.



Oui mais voilà, c'est très très loin. Elle ne s'annonce pas simple mon affaire.. Il est déjà midi, et toujours pas de candidat à la postérité dans les parages... que faire? continuer en direction des vases? Le terrain après le balcon du vertige devient beaucoup plus difficile, et moins sûr avec un gros télé sur le dos... Je décide d'attendre et de profiter du panorama, grandiose.... Vers 14h00 l'atmosphère se réchauffe, le soleil qui tape sur la paroi et l'élévation de la température engendrent un thermique ascendant de plus en plus puissant, faisant remonter et passer devant moi les feuilles des chênes, pourtant plusieurs centaines de mètres en contrebas. Et soudain la magie opère, ils s'envolent et le ballet commence...



Ils apparaissent et disparaissent sans bruit, longeant la paroi en s'appuyant sur l'air, passant parfois à quelques mètres.... Pour ceux qui plongent c'est exactement comme une rencontre avec le requin, il apparaît de nulle part, passe et s'évanouit dans le grand bleu... exactement la même magie...



Ca passe et ça repasse sans bruit, surgissant du bleu pour s'y évanouir de nouveau... et je ne rate pas une miette du spectacle....

Voilà une bien belle balade, quels panoramas !!! La 5ème me plait beaucoup... (numéroter ses photos c'est plus pratique pour les autres de commenter )

je suis transportée grâce au texte. Le panorama est fantastique ! Merci !

La dernière du vautour est splendide

Merci pour ce magnifique début

Ca à l'air de vous plaire... On va continuer un peu alors (en numérotant les photos)... L'après midi avance, et ça continue encore et encore...

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La lumière est relativement douce et agréable, mais pas toujours bien orientée, rarement même. Les corniches du Méjean sont sur la face Nord des gorges, et le soleil les illuminent de gauche à droite tout au long de la journée. Selon comment le vautour se présente c'est assez sportif, et je dois me battre un peu.. Pour être dans la meilleure configuration possible il faut attendre l'après midi, espérer que l'oiseau longera la falaise depuis le ravin de Rounzenas en direction des vases, et l'intercepter dans les environs de balcon du vertige... Il y aura très certainement du déchet, mais même s'ils sont moins nombreux qu'à la belle saison il y a pas mal d'oiseaux en vol et au final ça ne devrait pas être trop mal..

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Je suis survolé très régulièrement par les grands fauves Cévenoles, pour mon plus grand plaisir... On est fin octobre, à cette période de l'année seul les couples adultes de fauves et moines restent dans les gorges.. Comme me l'a expliqué l'un des ornithologues de la maison des vautours les jeunes de l'année quittent la Jonte pour ne revenir, parfois, que des années plus tard en couple. Seul les couples d'adultes sont sédentaires. Les Percnoptères, revenus coloniser le secteur par eux même, migrent systématiquement vers l'Afrique. Avec près de 400 couples sédentaire, fauves et moines confondus je devrais avoir de quoi faire, et même si il y a moins d'oiseau en vol les lumières sont plus belles en cette saison.

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Bien, j'ai quelques belles images de fauve dans le bleu, il serait maintenant pas mal de croquer un moine....

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Hé bien voilà, il n'y avait qu'à demander. A peine cette pensée m'a effleurée qu'un grand oiseau beaucoup plus sombre surgit et longe la paroi à distance idéale... Bon, la fin d'après midi approche, et le chemin pour regagner le parking de Cassagnes est long... Il est malheureusement temps de lever le camp et de commencer à rentrer, non sans avoir fait en route quelques clichés du vol de vautour qui tournoie au dessus du bois de la Genieysse, lieu historique de leur réintroduction.

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Sur le chemin du retour, tout en admirant le panorama je commence à faire un premier bilan de cette journée. J'ai dans la musette quelques belles images de vautour en vol, dans le bleu... J'ai probablement quelques clichés de moine parmis les fauves... Mais même si je ne rentre pas les mains vides tout ça n'est pas très varié, et il va falloir essayer de faire mieux... Tout au moins essayer de varier les images, en essayant de les prendre plus bas, avec le panorama des gorges en arrière plan. Ca devrait donner des images très sympa. Ca tombe plutôt bien puisque j'ai prévu de rester deux jours et que demain... Je reviens !!!

Bonjour

à environ 2km, mais la balade est somptueuse et au bout d'une petite heure de marche le balcon se dessine enfin

Je déconseille fortement à ce sujet d'emprunter la route qui part du Truel et coupe par le ravin de Rounzenas, à réserver aux seuls initiés

Quel est le dénivelé par les 2 pistes?

Super la 9

Waouh, 9 et 10 sont superbes et tes textes nous immergent avec toi, j'aime beaucoup !!!

Merci Vincent, si j'arrive un tant soit peu à vous faire vivre la balade alors le but est atteint..

Pour te répondre, Jean-Christophe, le chemin des corniches de la jonte fait environ 4.5 km. Il part de Le Rozier en bas des gorges, et se termine à Cassagnes, sur le causse Méjean. Le balcon du vertige est à peu près au milieu. Tu as donc le choix de te garer à Le Rozier, sur le parking réservé aux randonneurs et de monter sur le plateau par le chemin à pied, avec +/- 500 m de dénivelé à avaler... Une fois sur le causse tu as deux sentiers possibles: le sentier Jacques Brunet, réputé très difficile , voir dangereux, et le sentier dit des vautours, plus facile (mais avec le matériel sur le dos tout est relatif). La deuxième solution est de monter en voiture jusqu'à Cassagnes, de te garer sur le parking visiteur avant le village et de prendre le chemin des corniches depuis le plateau. Là tu as un dénivelé de -100 m pour atteindre les gorges, qu'il te faudra remonter au retour. Dans les deux cas bonnes chaussures de rando obligatoires....

Pour accéder à Cassagnes en voiture c'est toute une expédition, et tu as deux choix possibles: La petite route de montagne interdite aux plus de 3.5 t qui part du Truel et monte directement à Saint Pierre des tripiers en coupant par le ravin de Rounzenas, ou la D63 qui monte sur le causse un peu plus loin. La premiere est franchement dangereuse. J'ai passé une partie de mon enfance dans les cévennes, et suis plus que rompu aux petites routes de montagne scabreuses, mais là... C'est simple j'ai bien essayé de monter, mais avec mon X5 je ne voyais pas le bord de la route côté passager. Impossible de savoir si la roue était sur la route ou allait la quitter... De l'autre côté je touchais quasiment la paroie.... Au bout de 100 m j'ai fais marche arrière, avant qu'il ne soit trop tard... Je ne te parles même pas de croiser quelqu'un ici... C'est très franchement à réserver aux gens nés sur le plateau et encore, certains préfèrent passer par l'autre côté ... La D63 est déjà pas triste pour les non initiés, et elle te meneras sans probleme au dessus du plateau. Ca prend juste plus de temps, mais c'est tout aussi beau et ca t'évitera de devoir réanimer tes passagers arrivé en haut....

Un petit lien sympa vers un site qui montre en détail les corniches: cirquedebarrosa.free.fr/cornichesmejeanph.htm

Super, des vautours
La 7 et la 9 sont magnifiques.

Et merci pour les infos, je compte bien aller trainer mes guêtres dans le coin un jour

Allez, début du deuxième round. Je suis à nouveau sur le parking visiteur de Cassagnes le lendemain matin de bonne heure, en route pour les corniches avec plein d'images en tête à essayer de réaliser. Avec les clichés réussis hier l'honneur est déjà sauf, mais si je veux que cette sortie soit une vraie réussite il va falloir essayer de faire mieux. Je vais essayer de varier les images, de les prendre plus bas, avec le panorama des gorges en arrière plan. Et puis si je pouvais réussir à en faire un ou deux posés ça compléterait avantageusement l'affaire. Allez, il n'y a plus qu'à.

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En ce début de matiné ils sont posés sur les pitons du bois de la Genieysse, en face du ravin Cassagnes, côté Méjean. Les prendre posés va pas être facile, mais ils devraient longer la paroi en direction de balcon du vertige lorsqu'ils prendront l'air... L'expérience de la veille a servi. L'espace aérien est vide, mais je sais qu'il me suffit d'attendre le thermique ascendant pour les voir s'envoler... Allez, en route pour le balcon du vertige, ou je les attendrais tranquillement. Ca y est, après une petite heure de marche j'atteins enfin ma destination et m'installe tranquillement en attendant le début des hostilités... Je crois que je pourrais passer des heures à contempler cette vallée sans jamais me lasser de ce panorama...

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Il y a du monde en ce week end de la toussaint. De nombreux randonneurs passent et intrigués par le gros télé engagent la conversation. En attendant que l'atmosphère se réchauffe j'observe avec admiration les grimpeurs qui escaladent les apics un peu partout autour. En début d'après midi la magie opère une fois de plus... Les brindilles des maigres arbustes commencent à vibrer au bord de la paroie, les feuilles de chêne reprennent leur étonnante ascension et le ballet commence. "Là, en contrebas", s'écrie une randonneuse en pointant du doigt deux superbes fauves qui glissent sans bruit le long de la paroie en dessous de nous... Ca y est, c'est reparti... et cette fois je compte bien me concentrer sur mes objectifs...

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Je me régale...

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Pas de moine en l'air pour le moment, que des fauves... Mais ce n'est pas grave, je prends tout ce qui voudra bien venir à moi...

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C'est pas trop mal parti, et je sens que l'après midi risque d'être sympa...

Grandioses les paysages !
La 5 et la 9

Superbe, Jean-Christian !

Bonjour Jean Christian,
Ton carnet tombe à pic, je voulais y aller cette année mais finalement je n'ai pas pu ce sera l'année prochaine! J'aime bien la 14 avec le fond falaises caussenardes et la 15 avec les couleurs d'automne qui commencent. Par contre sur ta photo 9 c'est un vautour fauve et pas un moine!

Quelle belle balade tu nous fais faire avec toi !

La 5, la 9, la 13 et le texte est à la hauteur !

Merci pour ce fil autant pour les Vautours, les paysages et les textes.