SUJET : Qui a dit aride le Kalahari ?

Comme promis, voici la seconde partie de ce carnet. Nous somme retournés au Kalahari pendant la deuxième quinzaine de janvier, et cette fois-ci, nous ne nous sommes pas limités au parc transfrontalier du Kgalagadi,, mais on a aussi visité le parc national d'Augrabies Falls et fait une petite boucle de quelques jours dans le sud de la Namibie.

Nous avions choisi le mois de janvier, car c'est la saison des pluies et nous voulions voir le désert verdir et fleurir. Malheureusement, la saison des pluies (qui est de toutes façons un peu plus tardive ici que dans l'est de l'Afrique du Sud) était en retard et il n'y avait eu quelques orages secs avant notre arrivée. Nous essuierons les premières grosses pluies, mais insuffisantes pour reverdir le désert en quelques jours, sauf à quelques endroits précis.

Mais commençons par le début, le parc d'Augrabies Falls, un petit parc d'environ 800 km², autour des chutes du même nom qui voient le fleuve Orange tomber de 56 m. dans des gorges étroites. Avec les pluies inexistantes, la chute est à sa portion congrue, et n'a rien d'impressionnant, alors qu'elle se démultiplie en plusieurs chutes à la période des pluies, comme sur cette photo , et peut même devenir effrayante en cas de crue.

179-180. Chutes d'Augrabies




Lors de notre première visite (on y retournera le lendemain matin au soleil levant, mais ce sera moins bien), je vois le fameux lézard plat d'Augrabies, endémique, que je m'empresse de photographier, car certaines personnes m'ont dit qu'on ne le voyait pas toujours. En fait, on en verra des multitudes...

181. Lézard plat d'Augrabies (Platysaurus broadleyi)

Il fait très chaud, près de 40°C (on nous dit que les températures peuvent atteindre plus de 50°C à cause des roches noires nombreuses dans le parc) et le camp est une oasis pour beaucoup d'espèces :

182. Daman des rochers (Procavia capensis)



Un robinet d'arrosage mal fermé est une bénédiction. Et même quand un employé vient le fermer, respectant les consignes rappelées partout ("Water is Africa's most precious ressource"), les oiseaux continuent de venir.

183. Zostérops gris-vert (Zosterops pallidus)



184. Tisserin à tête rousse (Ploceus velatus)



185. Traquet familier (Oenanthe familiaris)

Mais c'est que cette reprise pourrait nous donner encore une fois des idées !
Nous te suivons dans ces terres arides et ensoleillées avec d'autant plus d'enthousiasme que nous souffrons la pluie depuis deux mois (ah non, aujourd'hui il neige !) et que le soleil est presque devenu un mythe...

Merci Bernard. Des idées de voyages en Afrique du Sud, ce n'est pas ça qui manque, et au soleil !

Toujours sur les pelouses bien arrosées du camp :

186. Bruant du Cap (Emberiza capensis)



187-188. Pigeon roussard (Columba guinea)

Le soir, de nouveau un petit tour vers les chutes, mais aucune observation notable, tout le monde est fatigué, y compris ce Daman qui bâille. Ça ne donne pas envie d'y mettre la main. Dès le lendemain matin, on en reverra bien reposé, prenant la chaleur au soleil levant.

189-190. Daman des rochers (Procavia capensis)

191. Rufipenne nabouroup (Onychognathus nabouroup)



192. Serin à gorge blanche (Crithagra albogularis)



193. Hirondelle rustique (Hirundo rustica)



194. Souimanga fuligineux (Cinnyris fuscus)

Il n'y a pas que les Damans qui se réchauffent sur les rochers au soleil, les Lézards plats aussi, endémique de cette petite partie du cours du fleuve Orange. Voici tout d'abord un mâle, vue générale et détail, et une femelle :

195-197. Lézard plat d'Augrabies (Platysaurus broadleyi)

Les mâles sont extrêmement territoriaux et essaient de dissuader leurs congénères d'empiéter sur leur arpent de rocher en montrant leurs couleurs vives et en se faisant passer pour plus gros qu'ils ne sont. Toutes les contorsions sont bonnes et ils sont tellement obnubilés par leurs concurrents potentiels qu'ils en oublient le gros objectif qui s'approche d'eux.

198-200. Lézard plat d'Augrabies (Platysaurus broadleyi)

Ils sont essentiellement insectivores, sautant pour attraper leur proie, mais peuvent aussi manger des figues quand elles sont mûres. Les jeunes sont bruns comme les femelles et les jeunes mâles acquièrent progressivement leurs couleurs vives, comme en témoignent ces deux spécimens :

201-202. Lézard plat d'Augrabies (Platysaurus broadleyi)

Un lézard orange au bord du fleuve du même nom

Les deux sont superbes

Quel beau lézard (et quel beau bokeh !) une jolie série Dietmar !

Merci Catherine et Romain,

Voici un autre lézard moins coloré, à identifier formellement, mais je pense qu'il s'agit d'un

203. Scinque du Kalahari (Trachylepis spilogaster)



Même si ce sont les chutes (et les lézards) qui étaient la principale raison de notre séjour dans le parc, on fait quand même un rapide tour dans le reste du parc. Celui-ci est traversé par de petits cours d'eau qui se jette dans l'Orange, et qui doivent être pérenne car il y a encore pas mal d'eau alors qu'il n'a pas encore plu. Hirondelles et autres passereaux (genre Rousserolle ?) y sont nombreux mais disparaissent dans la végétation à l'approche de la voiture.

204. Cours d'eau



205. Cormoran africain (Microcarbo africanus)

Le reste du parc est archi aride (qui a dit que le Kalahari n'était pas aride ?), notamment avec ces roches noires qui capturent la chaleur et provoquent des températures très élevées au niveau du sol. Ce lieu a été baptisé, avec beaucoup d'imagination, "les rochers de la Lune" (Moon Rocks).

206. Les rochers de la Lune



On y voit quand même des animaux, comme Springbok ou Girafe, il y a aussi des Zèbres de montagne, mais on n'en a malheureusement pas vu.

207. Springbok (Antidorcas marsupialis)



208. Girafe (Giraffa camelopardalis)

On arrive à un point de vue sur les gorges de l'Orange en aval des chutes. En prenant des photos des gorges, je perçois une ombre qui s'approche de nous, un grand rapace passe au-dessus, je saisis l'autre appareil, trop tard l'aigle est passé. Un autre le suit de près, pas le temps de dézoomer, et encore moins de tourner la molette sur les réglages "oiseau en vol" que Bernard m'avait patiemment indiqués quelques mois plus tôt au Kruger. Floue pfffff... Je poste quand même la photo, c'est une coche pour moi.

209. Gorges de l'Orange



210. Aigle de Verreaux (Aquila verreauxii)

L'image à beau être floue et l'aigle coupé....

C'est quand même un aigle de Verreaux Belle observation