Je vous propose cette fois une balade dans le parc naturel du haut Languedoc, sur le massif du Caroux Espinouse , à la recherche des mouflons corses.
Je me suis mis en tête voilà quelques années de réaliser des images des trois grands représentants des ongulés de montagne présents sur notre territoire, avec plus ou moins de bonheur. Il ne me manquait plus que le mouflon corse à mon tableau. Depuis que j'ai acheté il y a quelques années le superbe ouvrage "Wild Nature sauvage d'europe" et admiré les photos réalisés par Ingo ARNDT je rêvais d'aller lui tirer le portrait à mon tour... mais pas facile l'affaire, car il n'y en a pas tout près de chez moi, au pied des Vosges haut saônoises. "Des mouflons ? vas sur le Caroux Espinouse, il y en a partout" me dit un jour une amie naturaliste... Même si je me méfie toujours beaucoup de ce genre de déclaration qui se termine malheureusement trop souvent par un flop mémorable j'ai accès à une maison familiale situé sur les causses cévenoles non loin de là, alors Ok, ce sera là, au même endroit que Ingo! Secrètement j'espère que mes images seront à la hauteur, car là le défi que je me lance est grand.... j'en profiterai aussi pour aller faire un tour sur la Jonte...
Ma premiere tentative en Octobre 2016 se soldera par un échec, le parc naturel du haut Languedoc restant désespérément noyé dans un brouillard dense. On est dans le sud, mais on est aussi à 1000 mètres, et c'est déjà la montagne. Je ramènerai quelques images d'ensemble sympa d'une deuxième tentative en mars 2017, profitant du retour d'un voyage en Espagne où j'avais été tirer le portrait de l'aigle impérial Ibérique, mais rien de "transcendant" à mes yeux, juste l'envie furieuse d'y retourner pour "conclure".
En ce mois de Mai 2017 je profites de quelques jours de vacances pour tenter à nouveau ma chance, et me voilà à nouveau de très bonne heure et de bonne humeur à Douch, au pied du sentier qui monte sur le plateau et le sommet. Il va encore falloir s'avaler le dénivelé de près de 500 mètres avec tout le matériel sur le dos... mais une fois en haut le panorama qui s'offre à moi vaut très largement les efforts concédés. Je commence à longer les crêtes bordant la gorge d'héric, d'où je vois la Méditerranée et la chaîne des Pyrénées toute enneigée au loin, avec son point culminant Oriental, le mont Canigou. Il est tôt, et je suis seul, avec l'incroyable sentiment que toutes ces merveilles ne sont là que pour moi. Rapidement je repère mon premier mouflon, sur le plateau, caché dans un petit bois de pins. C'est un grand mâle solitaire. Ici les animaux sont chassés et l'approche est toujours délicate. Il va y avoir du sport...
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Ca va, les conditions sont bonnes, et j'arrive à l'approcher suffisamment pour réaliser quelques clichés sympa, avant qu'il ne disparaisse paisiblement dans le lit d'un ruisseau en contre bas.
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Je continue ma route vers les apics et fini par trouver quelques femelles avec des petits de l'année...
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En m'aventurant prudemment dans les parties "accessibles" de la pente vertigineuse j'arrive à approcher tant bien que mal un autre groupe, se reposant sur un petit plateau rocheux suspendu au dessus du vide...
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La matinée avance et les animaux sont malheureusement aux abonnés absents... Je poursuis mon périple en m'enfoncant toujours plus profondément, hors sentier, sur le versant à la recherche du cliché de mes rêves....quand j'appercois enfin un jeune mâle dans un décor rocheux qui me plait...
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Mais l'heure avance, et avec elle la course du soleil. Se déplacer sur ce terrain avec le 500 et le pied est très difficile et le versant passe rapidement en contre jour, avant que je ne sois en mesure de m'approcher suffisamment. Les premiers randonneurs arrivent de toute façon, et les animaux s'éloignent rapidement en des lieux totalement inaccessibles. Il est temps de commencer à rentrer, mais je sais ou il est et je reviens demain. Je tenterai pour une fois l'aventure en fin d'après midi....