SUJET : Nouvelle-Zélande 2014

Salut à tous,

Et voilà, ça y est, je me lance! enfin diront certains... avant de rentrer dans le vif du sujet, je tiens à vous expliquer un peu le contexte. Il est vrai que je ne suis pas le plus actif sur wilipi, mais cela n'est aucunement lié à mon manque de passion pour la photo animalière. j'ai commencé la photo animalière il y a 7 ans environ (la photo une dizaine), et j'ai essayé d'améliorer ma connaissance de la photo en général, autant que celle de la faune (j'ai fait des études de biologie animale) depuis. mais il est vrai que jusqu'ici, ma pratique n'avait été que sporadique, à cause d'un manque parfois de temps, parfois de moyen de locomotion, mais principalement, j'ai été frustré très longtemps par la qualité de mon matos, et je me suis juré de ne JAMAIS faire un voyage photo sans être sûr d'être moi-même le facteur limitant et pas mon matériel. étant donné le titre du fil, vous vous doutez que j'ai remédié à la situation...

en plus, cet été constituait ma dernière chance avant un moment de faire un voyage, car je n'aurai plus de vacances avant longtemps...

ensuite, il me fallait trouver le lieu. où aller? un safari en Afrique? l'Amazonie? l'Australie? je ne savais pas trop... or, un beau jour, j'apprends qu'une amie est partie en Nouvelle-Zélande. et là, c'est le déclic! je me rappelle du carnet de Frédéric Pelsy (sur nunda), du fait que ça soit le lieu de tournage du Seigneur des Anneaux (mon côté geek) et qu'avec un peu de chance, il y aura un match des All Blacks (je suis un ancien rugbyman) et ça me permettrait de faire le voyage parfait!

après de longues discussions et conseils avec mon amie sur place, avec Fred, et autres renseignements pris à droite à gauche (match All Blacks-Australie le 23), je booke mon voyage du 3 (arrivée le 5) au 24 août 2014. mes amis me suivront pendant un moment et je ferai le reste seul. mon but étant de faire le tour de l'île du Sud.

donc voilà, c'est l'hiver en NZ, donc la période creuse pour le tourisme. c'est un avantage car je n'aurai pas besoin de réserver à l'avance pour dormir, que de nombreux lieux seront libres de tout touriste mais d'un autre côté, de nombreuses activités avec guide et autres ne seront pas disponibles et les températures oscilleront entre -5 et 15 degrés (je vis au Canada depuis 7 ans, donc ça va ).

ce voyage, en plus de me permettre de découvrir un nouveau pays magnifique, autant pour ses animaux que pour leurs milieux, a été un voyage initiatique où j'ai pu appliquer mes connaissances de photographie animalière et m'améliorer tout au long du voyage.

de plus, toutes les photos prises sont prises en mode M. j'espère donc recevoir le plus de commentaires constructifs sur les EXIFs, le cadrage, et autres idées afin que je puisse m'améliorer la prochaine fois. je vous fais confiance!

pour ce qui est du matériel, j'ai pris un sac gura gear bataflae 32L (16.5kg en bagage à main... ) que je transportais tout le temps sur le dos (au cas où...), il contenait:
- Canon EOS 7D
- Canon EOS 6D
- Canon 400mm f2.8 IS II
- Canon 70-200 f2.8 IS II
- Canon 16-35 f2.8 II
- Canon 8-15 f4
- Canon ext. 1.4 III
- Canon ext. 2 III
voilà pour le matériel principal, il y avait aussi un flash (EX600), des jumelles (Zeiss terra 10x42), disque dur, chargeurs, cartes, et compagnie...

on est prêt à plonger ensemble je pense! je vous épargne les heures d'avions (Montréal->Toronto->Los Angeles->Auckland->Dunedin) pour se rendre sur l'île du Sud!


PS: je tiens d'avance à m'excuser pour la lenteur à laquelle se carnet va avancer, mes études sont très chronophages...

MARDI 5 AOÛT 2014

j'arrive le 5 vers 11h du matin avec 16h de décalage horaire et plus de 20h d'avion dans les jambes... frais et dispo donc... et après un détour par chez mes amis qui sont venus me chercher à l'aéroport de Dunedin, nous partons visiter la péninsule d'Otago. cette péninsule est un endroit vraiment magnifique.

pour la localisation géographique:

voilà l'île du Sud:

et la péninsule de plus près:

Ca y est on repart et pas la porte à côté, une destination de rêve, je sens qu'on va se régaler !!!

Alors on décolle, PNC aux portes...

et voilà, toute juste débarqué de l'avion, je profite déjà des paysages magnifiques de la péninsule...


1.

2.

ne vous inquiétez pas, il y aura des animaux, mais je voulais planter le décor...

Et on est tout de suite dans le vif du sujet !

Tu pourras nous expliquer pourquoi avoir choisi un 400 2.8 après ton 300, sur quels critères, c'est un grand blanc finalement moins fréquemment utilisé en animalier comparé aux 500, 600 ou même 200-400...

salut vincent et merci pour ton enthousiasme

pour ce qui est du choix de mon objectif, il est vrai que je n'ai pas fait le choix habituel dans notre petite communauté. juste avant, j'avais le 300 2.8 IS et je le trouvais parfait, mais trop court.
il faut savoir aussi que mes photos animalières sont prises avec le 7D (sauf rares exceptions), donc avec un APS-C, donc avec une gestion de hauts ISOs bonne mais rien à voir avec le FF.

la combinaison que j'ai utilisée le plus est le 7D avec le 400 2.8, donc un 640mm f2.8. je suis sûr que le couple 1D X et 600 f4 donne des résultats exceptionnels, mais bon, j'ai pas encore de 1D X.
le point qui m'a fait choisir le 400 est sa grande versatilité. en effet, avec un appareil qui permet l'AF jusqu'à f5.6, le 400 permet d'avoir un 400 2.8, un 560 4 et un 800 5.6. c'est le seul qui permet ça, pour le 500 et le 600, seul le 1.4 permet d'avoir encore l'AF, sur un 7D par exemple (et de toute manière, f8, ça commence à faire sous nos latitudes...).

il y a enfin l'encombrement. le 400 2.8, bien qu'ayant une belle lentille frontale (il a le même capuchon que le 800), est sensiblement plus court que le 600, même si le poids est comparable. cela facilite donc le transport en avion (pour faire accepter mon sac en cabine, j'ai déjà dû parlementer suffisamment...) mais surtout dans le transport sur place. durant tout mon séjour, j'ai fait de la billebaude avec mon 400 à la main, et je pense que le fait qu'il soit plus court est un avantage pour la manipulation à bout de bras (je n'avais pas pris mon monopode). pour ce qui est de la discrétion, je pense que c'est comparable...

voilà, donc le fait d'avoir 3 objectifs en 1, le fait d'avoir plus de possibilités en sous-bois, le matin ou le soir, un joli bokeh, un objectif plus compact m'ont fait prendre le 400, même si le rapport mm/$ n'était optimal...

et après mes 3 semaines de terrain, je peux dire que je suis très satisfait de l'objectif. le 2.8 m'a aidé bien des fois, même s'il est vrai qu'il ne faut pas se manquer pour le focus car la PDC n'est pas large dès que le sujet n'est pas trop loin...

voilà, j'espère que je réponds à ta question vincent (et tu n'étais peut-être pas le seul à te la poser)

Des paysages qui doivent accueillir de nombreuses espèces d'oiseaux côtiers et pélagiques

Le 400 2.8 à bout de bras, voilà qui n'étaient pas envisageable avant ! Merci pour toutes ces précisions concernant ton choix de focale...

Hello Matthieu,
Je vais suivre ton carnet avec le plus grand intérêt; ce pays me fait rêver depuis longtemps et j'espère y aller un jour, avant que les petits cochons ne me mangent
Tes premières images augurent bien de la suite, que j'attends avec grande impatience
Amitiés.
Paul

Salut Matthieu

Quelle belle destination tu nous proposes
Nous étions de l'autre coté de la mer de Tasman à la même période, j'imagine donc les splendides rencontres que tu as dû faire.

Le début commence très bien et bravo d'avoir fait le choix d'un si bon matériel

Chouette la Nouvelle-Zélande
Ce pays m'a laissé de sacrés bons souvenirs.

et après mes 3 semaines de terrain, je peux dire que je suis très satisfait de l'objectif. le 2.8 m'a aidé bien des fois

C'est sur qu'en Nouvelle-Zélande, avec le climat "vivifiant" de l'île du sud, ça manque parfois sacrement de jus sur les côtes. Alors dans les forêts...

En tout cas, j'attends la suite avec impatience. Tout particulièrement la péninsule d'Otago

Amicalement,
Olivier

merci à tous pour ces encouragements

avant de rentrer dans le vif du sujet (oui, on va y arriver... ), je voudrais faire un rapide point sur l'évolution écologique de la NZ, l'impact de l'homme, etc.

il faut savoir que la NZ était entièrement (ou presque) recouverte de forêt avant la colonisation par les Britanniques. il n'y avait pas de mammifères (sauf mammifères marins et chiroptères je pense) et les oiseaux régnaient en maîtres. ils occupaient toutes les niches. ils avaient évolué en vase clos pendant très longtemps. certains étaient diurnes, d'autres nocturnes, certains avaient gardé la capacité de voler, d'autres l'avaient perdu (pas besoin de fuir un prédateur terrestre...). tout allait bien.

et l'homme est arrivé... plus qu'ailleurs (car très récent et intense), il a fait de nombreux dégâts. il n'est tout d'abord pas arrivé les mains vides, il a amené des rats dans les cales des navires. je vous laisse imaginer la capacité de colonisation de rats dans une terre aussi propice, sans réel prédateur naturel... c'est épouvantable... et que pensez-vous qu'une famille de rats fait lorsqu'elle rencontre un nid d'un animal vivant au sol plein d'oeufs ou de poussins?

ensuite, pour se nourrir, se vêtir, etc... les moutons sont entrés en jeu... il leur faut de l'espace => on n'a qu'à raser les forêts! ... et pour garder les moutons? ... des chiens!
et comble de malchance, les moutons n'aimaient pas l'herbe qui poussait nativement sur l'île, qu'à cela ne tienne, on va semer de la bonne herbe pour les moutons!

voilà voilà, ensuite, arrivée d'un opossum (plus gros qu'un chat) qui fait beaucoup de dégâts, introduction de cerf, lapin pour la chasse... et puis arrivée de plein d'oiseaux volontairement ou non, qui se mettent à occuper des niches autrefois occupées par des oiseaux natifs (et endémiques...).

cette situation catastrophique tente de nos jours, et depuis quelques dizaines d'années, d'être renversée. l'éradication des rats, opossums, etc... est mise en place à grande échelle et certains sanctuaires (petites îles) existent ou les oiseaux natifs sont à nouveau débarrassés des envahisseurs! c'est un processus qui demande une lutte constante mais qui permet la survie d'espèces qui seraient autrement vouées à l'extinction rapide...

je viens de parler des animaux, mais bien sûr, cette histoire pourrait être racontée avec des végétaux importés envahissants de la même manière...

j'espère que ces petites explications vous permettront de mieux comprendre les paysages que je vous présenterai dans ce carnet, et à quel point l'homme a marqué de son empreinte des paysages qui pourraient apparaître à première vue "sauvages".

3. voilà une photo dont le seul intérêt est de montrer l'herbe native (en touffe), et l'herbe importée semée (rase, il y a des moutons partout, littéralement.)

bon, c'est parti!

sur la péninsule, nous marchons jusqu'à Sandfly Bay (les sandfly sont des moucherons dont l'envie principale est de vous arracher un morceau de chair, une espèce de taon miniature... pour info) (voir carte péninsule)

au parking, il est écrit qu'il faut respecter une distance de 10m avec les lions de mer et de 200m avec les manchots. bon, ça s'annonce plutôt bien... surtout que pour voir des manchots antipodes, il faut les voir quand ils partent en mer le matin (avant le lever du soleil) ou le soir quand ils rentrent, un peu avant la tombée de la nuit. donc après une approche un peu périlleuse dans des grosses dunes de sables (avec tout mon matériel sur le dos et dans les bras et mon voyage dans les jambes...), nous arrivons sur la plage.

4. vue de la plage (occupée...)



la distance de sécurité avec les lions de mer n'est pas toujours facile à respecter...

5. Lion de mer de Nouvelle-Zélande (Phocarctos hookeri) (VU, endémique île du Sud)



nous arrivons ensuite sur la plage, où je tombe nez à bec avec mon premier couple d'huîtriers variables.

6. Huîtrier variable (Haematopus unicolor) (LC, endémique)

mais bon, il semblait avoir bien mieux à faire que de se préoccuper de ma présence... à mon grand plaisir

7.Huîtrier variable (Haematopus unicolor) (LC, endémique)



par la suite, je laisse le couple pour m'occuper des autres occupants de la plage...

les lions de mer ne semblaient pas particulièrement décidés à manger beaucoup...

un petit coucou!

8. Lion de mer de Nouvelle-Zélande (Phocarctos hookeri) (VU, endémique île du Sud)



un bâillement!

9.Lion de mer de Nouvelle-Zélande (Phocarctos hookeri) (VU, endémique île du Sud)



mais c'est tout pour le moment.

je me suis donc concentré sur la gent à plumes.

10. Échasse blanche (Himantopus himantopus)(LC, natif)

Hummmm ça démarre très bien avec ces belles rencontres et je retiens notamment l'Echasse au ras de l'eau / sable humide et le portrait "enfariné" du Lion de mer

11. Échasse blanche (Himantopus himantopus) (LC, natif)



petit à petit, la lumière devenait de plus en plus belle...

12. Échasse blanche (Himantopus himantopus) (LC, natif)



avant de devenir vraiment très belle...

13. Mouette scopuline (Chroicocephalus scopulinus) (LC, endémique)



14. Mouette scopuline (Chroicocephalus scopulinus) (LC, endémique)