Les caracaras sont effectivement aussi nombreux que les pigeons à Paris. Ou presque... On en recense 4 espèces au Venezuela, le caracara noir (Black Caracara) scientifiquement Daptrius ater, le caracara à gorge rouge (Red-throated Caracara)savamment Ibycter americanus, le caracara du Nord (Crested Caracara) expertement Caracara cheriway, le Caracara à tête jaune (Yellow-headed Caracara) éruditement Milvago chimachima.
Nous n'avons vu que les deux dernières espèces, mais en abondance. Tellement courants, heu volant, qu'en fait nous ne les avons que peu photographiés, c'est bête, hein ?
Adoncques, les meilleures choses ayant une fin, nous partons de Morrrocoy pour notre prochaine destination, le Hato Piñero.
En voiture, Simone ! Nous nous engouffrons dans le van, et cap vers le sud ! Catherine peaufine sa permanente à coup de tête dans le toit (bien rembourré), je reste calé sur mon siège (bien rembourrés, que ce soit celui du Dodge à moteur de Hummer ou de mon mien à moi que j'ai). Une petite halte pour s'approvisionner en excellentes confiseries locales : sucre de lait au lait de chèvre, c'est bon, très bon, même si (ou parce que ?) on y sent bien la chèvre, de non moins délicieuses pâtes de fruit de bananes (platanos, quel faux ami !) et de goyave, toutes joliment enveloppées dans des feuilles de banane. Miam-miam !
Nous nous arrêtons pour déjeuner à Tinaco, manioc et maïs en pâte cuit dans sa feuille, poulet grillé, avec une sauce à l'avocat très miam, simple mais bon. Les avis diffèrent sur la cuisine vénézuélienne : le bec fin gourmet (j'ai essayé au féminin, ça fait trop bling-bling) la trouve le plus souvent médiocre, le gros bec gourmand la trouve le plus souvent très acceptable et parfois carrément excellente. Elle est peu épicée (mais il y a souvent des sauces pimentées sur la table), roborative (manioc, bananes plantain), les soupes sont présentes à presque tous les repas, haricots, pois cassés, lentilles (roboratif, j'vous dis).
Le gourmand que je suis déplore juste que les desserts ne soient pas toujours présents et que les fromages soient toujours absents. Le pain sera une denrée rare tout au long du séjour, ce qui explique sans doute la mauvaise opinion de ma blonde, qui ne saurait commencer une journée du bon pied sans quelques toasts beurrés et miellés. Pas grave, puisque les petits déjeuners sont sans beurre sinon sans reproche et que le miel est rare et erratique (sur la même table un jour oui, un jour non).
Nous atteignons le Hato Piñero vers 16h30, heureux de nous dégourdir les pattounes...