SUJET : VENEZUELA Henri Pittier Morrocoy Llanos Andes

Ben oui, le premier c'est le grand ibijau (Great Potoo), le second l'ibijau gris (Common Potoo)
Cela dit, leurs moeurs sont les mêmes

Promis, mon Renard, je vais demander à Bruno, le meilleur ornitho que je connaisse.

Ce qui ne veut pas dire que ce n'est pas un photographe exceptionnel, d'abord c'est son métier , ensuite il faut le voir shooter des piafous en vol au 500, et faut voir les résultats, si on était d'un tempérament jaloux et envieux, on serait tout vert.

D'ailleurs on est ouvert à toutes les suggestions de correction d'expo qu'il nous donne. Dois-je avouer que j'étais sceptique devant l'intérêt d'une correction de 1/3 de stop, vu ce que que Lightroom et Photoshop permettent ? Et bien, j'ai constaté que ces corrections supposées sans intérêt en offraient en fait beaucoup et que les photos étaient plus faciles à travailler.

Ben oui, faut pas croire, je dérotise développe aussi un peu de nos RAW, Catherine fait environ 105 % du boulot et moi, je fais tout le reste, là ou j'excelle, c'est dans la critique de son travail, mais toujours cons(ins)tructif, je suis. Ars longa, vita brevis, s'pas ?

Tiens, à propos (lequel ? ben, euh, à vous de voir, c'est comme voulvoul), une carte générale du Venezuela, avec les Llanos en jaune, couleur des arepas chères au cœur de ma blonde

Et une carte des Llanos, avec en rouge, au nord, Hato Piñero et au sud, légèrement à l'ouest, Hato El Cedral (pas très loin de l'autre hato dans le tiercé de notoriété, Hato El Frio).

User image

cliquer ici pour voir la la carte en grand

Les Llanos, au sens de région, se divisent entre Llanos Orientales (à l'est, étonnant non ?) avec les états d'Anzoátegui et de Monagas, avec un relief prédominant de plateaux (mesas), les Llanos Centrales (au centre, étonnant, non ?) avec Guárico et Cojedes, riches en côteaux et collines, les Llanos Occidentales (à l'ouest, étonnant, non ?), états de Portuguesa et de Barinas et les Llanos Meridionales (au sud, étonnant, non ?). les paysages les plus typiques des Llanos, sans reliefs, sauf exception, se rencontrent dans les Llanos Occidentales et Meridionales, qui constinuent les Llanos Bajos (basses) par opposition aux Llanos Altos, régions des llanox jouxtant la Cordillière côtière et des Andes.


Bajio (les bajios sont les zones basses inondées pendant la saison humide, de mai à mi novembre)


Je rappelle : 2 saisons, les deux également chaudes, une saison humide, à la chaleur humide étouffante, appelée l'invierno qui va de mai à septembre, avec une baisse des eaux en octobre et novembre (bajante)et en décembre le début de la saison sèche, à la chaleur sèche (étonnant, non). Avril est le mois le plus chaud de l'année.

Même en saison sèche, des canaux, de la grosse rigole au cours d'eau navigable, maillent les llanos (rappelons, llanos = plaines) entre les cours d'eau qui les parcourent, des Andes à l'ouest à l'Orénoque à l'Est.

Des bancos, digues naturelles, séparent les esteros, parties les plus basses en eau même en saison sèche


Des digues artificielles sont aussi édifiées pour retenir les eaux et servir de voie de circulation (déjà dit, mais bis repetita placent, s'pas ?)

Un schéma des différents types de terrains rencontrés dans les Llanos, au nombre de 5. Aux déjà cités estero, banco, bajio s'ajoutent la forêt galerie ("bosque de galeria"), qui longent les cours d'eau permanents et les galeras, régions d'altitude entre 70 et 200 m au-dessus du niveau de la plaine, non représentées ci-dessous mais bien visibles en arrière-plan des photos précédentes.

Ici, au premier plan banco, puis estero, puis bajio


Hato Piñero offre les différents types de paysages des Llanos, des galeras aux caños, rivières avec leurs forêts galeries.

Après ces pages didactiques d'un intérêt ébarnoufflant, quelques mots sur les cuis cuis, cuistre que je suis, je ne peux vous en priver.
Le petit opuscule de David Ascanio et Mario Garcia recense 314 espèces d'oiseaux à Hato Piñero.



La fréquentation des différents piafous est directement liée aux différentes saisons. La forêt sèche tropicale, bien représentée à Hato Piñero, sert de refuge à des espèces menacées comme le Hocco de Daubenton (Crax daubentoni, photos plus tard plus bas). On peut avec un peu de chance voir le butor zigzag (Zebrilus undulatus, malheureusement nous n'avons pas eu ce peu de chance), et l'onoré agami (Agamia agami), bons marqueurs de la qualité de l'environnement. Des migrateurs venus d'Amérique du Nord et du Sud fréquentent les points d'eau de l'invernio comme ceux de la saison sèche.

Hato Piñero possède un site ouaibe intéressant à consulter i][color=#0000ff]ce site n'existe plus en 2015, sans doute suite à la nationalisation de Hato Piñero[/color][/i. C'est un incontournable des Llanos avec El Cedral et El Frio, même si ce dernier est un cran en dessous d'après Bruno qui connaît bien son affaire. En revanche, petit a parte pour rendre service, nous avons eu des échos très défavorables sur une propriété nommée Rancho Grande qui est parfois proposée par les agences bon marché (ou non !).
grosso modo

Bzoing, c'est 5 heures bzoingue mon iphone pas aphone pour un kopeck. Douche, dentifrice, petit déjeuner, camion, tout ça est bien rodé, nous sommes en pilotage automatique, mais quand même assez réveillés pour ne pas confondre arepa et brosse à dent. Quoique, bien frite... Passons, glissons...

Aussi vigiles que nous, un tantale pas au supplice et des copains de dortoir s'étirant

Et, comme promis, l'hôte de la forêt sèche tropicale (plus menacée que la médiatique forêt amazonienne écrivent Ascanio et Garcia) :

66- Hocco de Daubenton (Yellow-knobbed Curassow) Crax daubentoni


Madame n'a pas de caroncule jaune.

Une dame martin-pêcheur à ventre roux se laisse complaisamment approcher

67- Martin-pêcheur à ventre roux (Ringed Kingfisher) Megaceryle torquata (femelle)


Quiscale (tiens à propos, et pour une fois cet à propos l'est, je me suis pas servi de mon cale-cuisse, qui devait me servir à porter boîtier et objectif),

Quiscale merle (cf photo 22 à Morrocoy)

De matinales vaches contournent le bajio où le pied s'enfonce

Alors que des talèves tôt levées (c'est pas les seules, foi de bzoing !) courent dans la paille

68- Talève violacée (Purple Gallinule) Porphyrula martinica

et une jeune buse à tête blanche se réveille
Edit/Catherine: j'ai oublié de la répertorier ici, elle sera donc enregistrée à El Cedral, où nous ne la chasserons pas à coups de casquette, vu que Bruno ... mais bon


(EDIT Bernard : le nom du fichier photo, c'est pour tromper l'ennemi, œuf corse)

Nous arrivons à deux canaux, sur la droite le Cano San Jeronimo, navigable,


et sur la gauche, le Cano Cajoral, envahi de lentilles d'eau