Catherine est impatiente de traverser le pont, car la Terre promise est de l'autre côté, entre Traquet de Rüppell, Traquet demi-roux, Francolin d'Erckel, Monticole bleu, Rufipenne à bec blanc, Hirondelle isabelline. Le Where to Watch the Birds in Ethiopia donne aussi l'endroit comme idéal pour collectionner les aigles, Verreaux, ravisseur, des steppes et pour voir le Gypaète barbu. Aurons-nous donc une deuxième chance ?
Habtamu s'approche de la guérite et commence à parler aux deux personnes qui sont là. Sur le pont une joyeuse bande de jeunes éthiopiens se chamaille gentiment, un homme lourdement chargé traverse le pont, portant sur sa tête une petite partie de la forêt éthiopienne. Petite partie mais multipliée tellement que la déforestation a supprimé 98 % de la forêt, avec les conséquences connues, érosion, ruissellement. La forêt n'occupe plus que 4 % du pays et il en disparait encore 1400 km
2 par an...
Les discussions entre Habtamu et les deux personnes durent, le ton monte, et monte encore... Habtamu nous en explique la raison, il faut payer pour passer le pont, 100 birs par personne (tarif pour européen, mais il est très gentiment appliqué aussi à Habtamu, vive l'égalité !) mais le point d'achoppement, celui qui a déclenché une grosse colère chez notre chauffeur,, c'est qu'il faut obligatoirement rajouter 300 birs pour un guide qui nous évitera de nous perdre sur le pont et nous dispensera des informations de première main sur le pont des portugais du 16
ème siècle. Je pense que c'est l'idée d'être racketté de 600 birs, sa rémunération brute d'une journée, par deux ostrogoths pas aimables qui est intolérable pour Habtamu. Nous, nous aurions bien allongé les 18 euros demandés-extorqués mais ce serait faire perdre la face à Habtamu, nous tournons donc les talons... Et ce n'est pas fini, Catherine, hors des limites "barbelées" du pont, veut faire des photos du pont mais l'un des deux escogriffes l'en empêche, essaie de lui arracher son iPhone, et va même jusqu'à faire semblant (enfin, j'espère) de la pousser dans le vide...
Quittons ces lieux funestes... Bon, hakuna matata, s'pas, hakuna matata, je dis ! Il fait beau, le paysage est beau, hakuna et tout ça !