SUJET : Brèves de Thaïlande. Mais pas que...

Quel sketch que cette rencontre entre le pachyderme à l'air bonasse et ce type en scooter un peu trop pressé : "quand un mâle d' x fois 1300 kgs dit certaines choses, les types de 60 kg l'écoutent" On sent que l'éléphant tenait à faire valoir les prérogatives de son âge vénérable sur le freluquet, et on ne presse pas un éléphant qui fait sa promenade de santé, non mais ! Il a dû, l'air de rien, y avoir un petit moment de crispation pour tous les témoins de la scène

Vous avez eu mille fois raison de rééditer l'affût pour les brèves bleues, les rencontres avec les vedettes sont parfois à ce prix ! Quel oeil scrutateur elles vous jettent !

Ouh là là c'est super toutes ces images ! J'adore l'épisode éléphantesque et la fuite du motocycliste
Encore une très belle série : entre la pie-grièche (que nous n'avons pas vue), le gobemouche des collines, le bulbul orphée (pas vu non plus), le coucou de Hodgson (pas vu) et surtout ... surtout la brève bleue (nous l'avons manquée !!)

Voici juste un petit complément avec ce

539. guêpier de Leschenault

Beau Leschenaut, Fred ! Oui, la petite scène éléphantesque a été appréciée en direct, avec quand même un petit fond d'inquiétude pour nous, même si en deuxième position, et un fond plus fondé d'inquiétude pour le vélomotoriste-sprinter. Mais tout est bien qui finit bien !

Nous faisons une pause pour le petit-déjeuner. Nang adopte, à titre temporaire, un joufflu poupon qui a l'air ébahi d'être pris en photo.



mais cela ne l'empêche pas d'œuvrer pour nous offrir un petit déjeuner réussi, par exemple en pelant de main de maître une savoureuse mangue

Après un bon petit déjeuner, nous repartons en forêt. Au passage nous sommes apostrophés par un compatriote (vive le patriotisme !) qui nous met en garde contre les sangsues, serpents et autres araignées féroces prêtes à faire ripaille de nos ripatons non protégés... Lui est fièrement et prudemment bardé des élégantes guêtres anti-sangsues et des simili-Pataugas de Quechua qui lui assureront une immunité pédestre à l'épreuve de tout venin. Fabien lui fait timidement remarquer que nous suivons l'exemple de notre guide thaïlandaise, Nang en tongs. Mais rien n'y fait et nous serons bien avancés quand nous seront mordus par un serpent infesté de tiques et accompagné d'une cohorte d'araignées, nous lance-t-il fort aimablement. Fin de la discussion avec ce cher compatriote...

Je pense qu'il n'est pas indispensable de préciser qui est qui :

Nous entrons dans la forêt Dong Phayayen nous prévient un panneau indicateur :

C'est un forêt spectaculaire, dense avec des arbres gigantesques, qui ne montent pas jusqu'au ciel, c'est connu, mais presque, aussi hauts que des immeubles de 10 étages. Le sol est assez fertile, les pluies assez régulières pour permettre à certains d'être vieux de quelques siècles. Cette course au gigantisme a une raison, capter la vie, la lumière juste sous le ciel. Avec des inconvénients, une prise au vent élevée pour ceux qui dépassent les autres, et, même si la base est large et solide et le plumet profilé en conséquence, le vent est l'ennemi mortel des grands arbres et peu arrivent à défier les siècles, les arbres ne montent pas jusqu'au ciel, s'pas ? Les épithètes jouent aussi un rôle néfaste en augmentant la prise au vent et en chargeant le tronc.

Nous entendons oiseaux et singes mais ils sont invisibles, tant pis, notre fin de matinée sera botanique ! Nang nous conduit à un grand figuier. Cet arbre est présenté par un didactique panneau comme un somptueux restaurant ouvert 24 heures sur 24 et à la très étendue clientèle, principalement oiseaux de toutes espèces, écureuils et singes. À charge pour eux de disperser dans leurs fèces les graines de leur hôte.



Ce figuier est creux, ou plutôt il est composé de multiples troncs coalescents. Je ne sais pas s'il est étrangleur, mais à le voir on pourrait le penser. Les avis des spécialistes sont les bienvenus, merci à eux !

Nous retournons au centre qui sert de salle de restaurant, ce sont en fait des tables mises à disposition du public qui peut faire sa nourriture ou aller acheter les plats à des échoppes adjacentes, celles que l'on distingue à gauche au fond sur cette photo où l'on appréciera le cadre bucolique autant que le sambar en apprécie la pelouse...

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Devant l'établissement règne une joyeuse effervescence : c'est que les durians sont là !





Nous sommes au début de la saison de production, c'est peut-être la première fois que cet inestimable fruit est proposé à ses adorateurs, la dame costaud qui les prépare ne chôme pas : elles en incise la peau, apparemment très résistante avec un formidable couteau de cuisine

Le tas diminue vite, nous ne nous consultons pas mais nous pensons tous la même chose, il serait idiot de ne pas en profiter pour faire partie de ceux qui en ont mangé. Nous nous attendions à une horreur olfactive, mais même un grand (au sens emphatique, hein) nez comme Catherine ne sent rien, tout juste une légère odeur aromatique, une vague parenté avec la mangue. Dois-je avouer que j'ai été un peu déçu, quoi, un fruit à la réputation si marquée, sentir vaguement la mangue, épicétou ? Bon, nous en achetons quand même un, peut-être faut-il le préparer pour en tirer la substantifique moelle nauséabonde ? Allons-y, Madame, un durian bien mûr, SVP. Cela dit en thaï, par le truchement de Nang. Prix du délice : 80 baths le kilo, plus cher qu'à Bangkok ou selon la variété, le prix au détail varie de 40 à 60 baths en saison. Ce qui en fait un aliment cher pour un Thaïlandais.



La chose pèse de 2,5 à 4 kg et la partie comestible n'en représente qu'environ 30 %. Un fruit couleur beurre rance, ferme



Il est temps de ranger nos bazookas et de nous livrer à une dégustation qui promet !

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Alors, est-ce dû à une production "primeur' (la saison va d'avril à octobre), est-ce un manque de maturité, la déception est là, et elle est grande : c'est tout à fait mangeable, pas d'odeur de maroilles avancé, moins de goût qu'un vieux fromage corse, une saveur entre papaye goûteuse et mangue pas mûre, pas de quoi se rouler par terre mais pas de quoi pavoiser en disant : j'en ai mangé, moi, Môssieur ! Allez, un bon souvenir quand même !

Après cette expérience gustative hors du commun (enfin, ça, c'est que dirai pour frimer auprès des copains, mais ne le répétez à personne, ça reste entre nous, hein, eh bien bof), nous prenons le frais sous les grands arbres près du restaurant. Et là, au dessus de nos têtes, de grands oiseaux se contorsionnent, prennent d'extravagantes positions, dégustent avec des poses les fruits que leur offre leur hôte.

NB : ATTENTION, si vous n'aimez pas les calaos bicornes sautez cette page. Et la suivante. Et...

Bec ouvert, ou sur le point de se refermer sur un fruit, ou tenant un fruit, Monsieur (et, remarquez, je ne vous infligerai pas mon habituel couplet sur la bonne vue de ma blonde, foi de prétéritionneur !) et Madame sur la quatrième :

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Notre ami s'en prend parfois à l'arbre plutôt qu'au fruit, comme vous l'avez vu sur la 543. Histoire d'affûter son bec ? Vertus nutritives (ou thérapeutiques) de l'écorce ? Et pour être un calao bicorne efficace, la souplesse du cou, du corps semble indispensable.

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Seul à faire ses acrobaties et pitreries

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ou en couple

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le calao bicorne restera un grand souvenir (autant que le durian ? AUTANT !)

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Encore plus faut dans le ciel, un rapace passe :

555- Aigle montagnard, Nisaetus nipalensis, Mountain Hawk-Eagle




À un niveau inférieur nous (c'est à dire Nang) remarquons un charmant piafous bleu-gris et marron, avec des traces de blanc à la gorge, c'est un Monticole à gorge blanche

556-557-558- Monticole à gorge blanche, Monticola gularis, White-throated Rock Thrush

Les sambars déjeunent aussi, pas intimidés par la présence humaine.

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Nous retournons près de l'endroit à détritus d'hier, et pas très loin dans la forêt rencontrons un beau bicolore :

560-561- Irène vierge, Irena puella, Asian Fairy-bluebird


Il n'est pas encore trois heures mais nous devons quitter Khao Yai, nous avons un avion à prendre, à Bangkok, ce soir. Séjour brèves trop bref, adieu, Khao Yai, nous reviendrons !

En cours de route un arrêt près d'un charmant point d'eau, peu productif, nous permet quand même de saisir une image d'un dictée à dos rouge (si, si, il y a du rouge, cherchez bien) :



562- Dicée à dos rouge, Dicaeum cruentatum, Scarlet-backed Flowerpecker

Nang travaille avec nous jusqu'au bout. Ainsi, elle décide d'un dernier arrêt dans le parc d'une administration, elle nous y a conduit avec une idée arrêtée, pas parce que c'était sur la route, ça n'y était puisque nous rebrousserons chemin pour reprendre la route de Bangkok. La raison de cette halte : dans les grands arbres du parc, des taches colorées et joyeuses, moins bruyantes cependant que les perruches à collier qui hantent notre jardin. Ce sont des piafous très sympathiques, avec qui je ressens d'emblée une inexplicable affinité élective :


563-564-565 Perruche à moustaches, Psittacula alexandri, Red-breasted Parakeet

Et nous terminons la journée avec un rollier, une famille que j'apprécie beaucoup :

566- Rollier indien, Coracias benghalensis, Indian Roller




Et voilà, il est temps de quitter notre vaillant petit minibus, son sympathique chauffeur et l'adorable Nang !




Demain, nous serons à Krabi, dont la réputation ne doit rien à la richesse de sa faune...

PS : Catherine-œil de larynx me signale que le monticole et l'irène sont des mâles. Dont acte.