SUJET : Ultima Thulé ou la balade du 66e Nord.

Merci à vous 3 pour vos passages commentés. Et merci aux autres aussi

Après quelques semaines d'inactivité suite à un déménagement, je vais m'efforcer de finir ce carnet afin qu'Olivier puisse vous présenter ces prises de guerre vue.
Pour ceux qui veulent voir le reportage (bien sympathique) indiqué par Olivier, je peux vous le mettre à disposition. Contactez-moi directement.

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Le temps continue sa course et nous rapproche toujours plus du départ. Les renards viennent nous voir régulièrement, en suivant généralement le rythme de la marée. Aujourd'hui, la marée sera basse pour le coucher de soleil. J'espère donc avoir une belle lumière rasante. Les heures passent. Des corbeaux nous survolent régulièrement. Dans l'eau, quelque goélands et un groupe de bécasseaux. De temps à autres, un phoque sort la tête. Cet endroit est un véritable havre... Il ne lui manque que des conditions plus hivernales. Le manque de neige se fait tout de même cruellement sentir.
Le soleil se met enfin à rougeoyer. Après quelques minutes, les renards sont parmi nous. Les rayons allument littéralement leurs fourrures, s'accrochant sur les poils les plus long. Les angéliques sèches semblent elles aussi s'embraser. Ce soir, les conditions sont là, c'est sûr.

Renard polaire contemplant la côte


Le renard, après un temps d'arrêt, s'avance vers nous. Dans cette lumière si belle, il n'est pourtant pas aisé de le saisir à travers le viseur. Les contrastes restent importants. Il remonte, lance des appels qui restent pour le moment sans réponse. Se montrant plus insistant, un congénère se fait entendre.

Portrait de Renard polaire


Vif, celui-ci dévale la pente rapidement. Je me déplace pour essayer de le saisir avec le soleil dans son dos. Je le perds de vue, ce qui ne semble pas être le cas des collègues! Après quelques secondes qui durent une éternité, il reparaît. Je me redresse et déclenche. La rafale est ratée. Surpris par le bruit (à moins d'être surpris de voir un représentant du genre Spifus en ces terres ), il s'arrête et regarde dans ma direction l'espace d'un bref instant. Il faut dire qu'ils restent rarement en place. Je retente ma chance. Une prise retiens mon attention.

Un renard polaire, enflammant les angéliques sèches.

Ce regard est si captivant... Je ne cherche qu'à le recroiser. Le renard se dirige sur notre gauche. Il descend sur la plage, furette çà et là au milieux des algues, puis, traverse la rivière et disparait derrière un talus de neige. Nous espérons secrètement qu'il le remontera. Philippe ayant invoqué le ciel à cet endroit en début d'après midi, nous pouvons faire des clichés grâce à cette intervention divine
La lumière, qui faiblit considérablement, accroche encore les montagnes derrière le renard.

Sur un talus de neige


Sur un talus de neige


Le lendemain, nous découvrons que les nuages ont envahi le ciel. Hélas, nous partons en début de soirée. Le matin même, des renards sont présent, et remontent sur le talus de la veille. J'ai l'impression que leur pelage est plus foncé. La prise de vue est plus délicate.

Début de conditions hivernales


Un regard

L'après-midi sera dédié à la prise de vue de paysage. La marée ne redescendra que trop tardivement pour espérer revoir nos protégés. Et malgré nos espoirs, il ne reparaîtrons pas.
La recherche d'angle de vue intéressant me prend beaucoup de temps. L'eau est si calme qu'on se croirait au bord d'un lac. J'hésite longuement entre pose longue et pose lente...

Depuis la rivière Kviar


Vue sur le fjord


En fin d'après-midi, une brève apparition nous enchante. Mais la bruine et le manque de lumière ne me permet pas de tirer parti de la situation. Au loin, un bruit sourd se fait entendre. Peu après, un bateau pointe sur l'horizon. Notre navette arrive. Il est temps de descendre les affaires.
Après avoir embarqué, je regarde cette maison, perdue au milieu d'un fjord difficile d'accès, s'éloigner inexorablement. Les renards me manquent déjà. Je conserve néanmoins d'excellents souvenirs pour cette vraie "première". Les avoir côtoyés d'aussi près fut une chance que je n'aurais jamais imaginé même dans mes rêves. A présent, l'exploration du Snaefellsness m'attend. Je vous la présente la semaine prochaine!

Pour les fans ce docu est encore visible !

www.arte.tv/fr/videos/055910-0...enards-polaires

Magnifiques photos et lumières, merci !

Encore de magnifiques images ! Ce petit renard est captivant.
Mes préférées : la première de la série "sur un talus de neige" et "portrait de renard polaire".

C'est vrai que son regard doré est fascinant, comme sur la troisième du post 30773, difficile de s'en détacher... De superbes photos !

Merci à vous! En effet, les mots manquent pour qualifier ce qu'il se passe lorsque vous croisez son regard. Pour ma part, cet instant fugace restera gravé très longtemps dans ma mémoire. Il me tarde d'ailleurs de les revoir... c'est dire!

Afin de clôturer ce carnet et de laisser la place à Olivier, je vous propose de terminer cette balade avec l'exploration du Snaefellsnes au mois de mars.

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La semaine qui suit est consacré à "l'exploration" de la péninsule du Snaefellsnes. Du repérage à la recherche d'espèce, je vais rayonner pendant une semaine depuis Olafsvik sur toute la péninsule. Après avoir récupérer le véhicule, je me rend au petit trop à l'hotel. Des lumières sublimes me captivent déjà au volant. Malheureusement, des petites gouttes tombent ca et là, rendant la prise de vue très compliquée. La neige n'est pas présente en grande quantité, contrairement au survol de la zone 7 jours plus tôt... Les journées sont en effet plutôt chaude (environ 4°C). La tempête de ciel bleu continue, aussi je décide de faire l'impasse sur les photos de paysage et de redécouvrir des endroits bien connus : Anarstapi, Le Kirkjufell, Londrangar, Ondverdaness pour ne citer qu'eux. Qu'elle ne fût pas déception à mon arrivée sur ces sites. Ils se sont développés avec le tourisme : infrastructure en bois cassant tout le charme sauvage de ces sites, camions de touristes et photographes (je n'ai pas pu me garer au Kirkjufell et pourtant Olivier m'avait prévenu). Ces 2 premières journées me mettent le moral au plus bas tant la réalité est différente par rapport à mon dernier passage 4 ans plus tôt.
L'après midi du 2e jour, je passe la journée dans les environs de HolàHolàr. De nombreuses traces de pas de lagopèdes et de renard polaire attire mon attention. Malgré leur fraîcheur (elles devait dater tout au plus de 5-6h au vu de leur netteté), je fais chou-blanc. J'aurais tout de même le plaisir d'entendre 2 fois le caquetèment caractéristique du lagopède, mais sans pouvoir l'apercevoir. 1h de route plus tard et un nouvel arrêt, je trouve cette fois-ci des restes frais de mouettes tridactyle dévorée. Pas de doute, il y a des renards dans la zone. Mais là encore, le fantôme des rochers ne se laisse pas apercevoir.
Le 3e jour, je décide d'aller voir les phoques vers Ytri Tunga. A mon arrivée sur la plage, quelques phoques se prélassent au milieu des algues. Je tente une approche, la marée étant basse, mais je prends grand soin de ne pas me mettre en difficulté lorsque celle-ci remontera.
Des phoques gris et veau marin se partagent l'espace. Pendant que certain se prélassent, d'autres font les sentinelles. Ces sentinelles s'approchent vraiment près de moi, mais disparaissent aussi promptement qu'elles sortent de l'eau. Mon absence de surprise et de geste brusque finissent par payer : j'anticipe une sortie et peux finir par photographier une sentinelle.

Phoque veau marin, sentinelle du groupe


Plus loin, un autre fait sa gymnastique.
Jeune phoque commun


Tandis qu'un autre jeune contemple la scène...
Jeune phoque commun sur son lit d'algues.


La journée suivante, je décide d'explorer le champ de lave près d'Ondverdaness. La côte basaltique et déchiquetée est une petite merveille, habitée à l'année par les mouettes, fulmars, cormorans et autres guillemots. Le fort vent d'Ouest me glace littérallement. Le thermomètre de la voiture indique 2°C à 14h. Avec le vent, le ressenti doit être aux alentours des -5°C. Mais plus difficile, tenir le 500 devient très sportif. Les vagues déferlent sans relâche durant toute l'après midi et finissent leur parcours en une formidable gerbe après s'être fracassées contre la falaise. Certaines, de par leur taille et leur force, dépassent les 15 mètres de la falaise...

Je suis saisi par la fragilité de ces oiseaux, qui font face aux vagues sont peur. La grâce des mouettes et fulmars, échappant aux déferlantes au prix de périlleuses acrobaties est un spectacle enchanteur. Je reste là toute l'après midi, malgré le froid qui me transperce littéralement. Après pas loin de 4h sur place, le soleil commence à décliner, et le froid redouble d'intensité, mais le spectacle auquel j'assiste est de toute beauté. Les rayons rasant du soleil se reflètent sur les falaises détrempées qui du noir intense se parent désormais de dorures. En grand privilégié, j'aurais passé 7h seul au milieu de ces oiseaux à contempler leurs acrobaties.

Mouettes tridactyles au nid, vue sur la mer


Mouettes tridactyle, acrobaties I


Mouettes tridactyle, acrobaties II


Mouettes tridactyle, acrobaties III


Le soir, les conditions sont idéales pour une aurore. J'ai à peine le temps de me changer et de me réchauffer, de manger une pizza dans la station du coin que déjà, les premières trainées sont visibles. Je me met en chemin, mais à l'approche du Kirkjufell, c'est un véritable troupeau de photographe qui est sur site. Le parking plein, 4 cars déchargent leur passagers où ils le peuvent près de la route. Au bas mot, 80 personnes doivent être sur le site ce soir là. N'étant pas venu pour me battre à me faire une place, et encore moins faire de la photocopie, je passe mon chemin. Je vais bien finir par trouver un endroit pas trop mal...

C'est effectivement chose faite 10 minutes plus tard. Je contemple le spectacle, qui se déroule sans un bruit, sans le moindre souffle. Un simple moment d'éternité que la lune, malgré sa présence, n'arrive pas occulter.

Aurore sur le Snaefelsness


Les autres jours se suivent et se ressemblent. De belles lumières, extrêmement fugace, des petites gouttes de pluie. Cet ensemble se révêle extrêmement génant à la prise de vue. L'ensemble (99%) des photos sont ainsi ratées à cause de petites gouttes de pluie venues se poser sur les filtres. Par endroit, ce n'est que peu visible, tandis qu'à d'autres, plus exposé, les prises de vue sont tout bonnement impossible.

Une mare gelée, près de Ondverdaness


C'est le dernier jour. Je n'arrive pas à définir mon état d'esprit. Je fais ma valise avec appréhension. Cette semaine de solitude, m'aura épuisée, même si elle m'aura fait beaucoup de bien sur d'autre points. Pour partir comme il se doit, je me met en route assez tôt et vais retourner rapidement sur les sites qui m'auront enchanté durant cette semaine. Le premier de la liste sera Ondverdaness. Puis Arnarstapi pour ses formations et enfin un dernier arrêt sur la plage d'Ytri Tunga.

A Ondverdaness, le vent n'a pas faibli. Bien au contraire. Il apporte son long de nuages et bientôt le sommet du Snaefellsness sera recouvert. Un orage est d'ailleurs annoncé en fin de matinée. J'en profite pour faire un plan serré du sommet.

Vue sur la cheminée du Snaefellsness, porte d'entrée pour un voyage au centre de la terre


Il me faut avancer si je ne veux pas me retrouver sous la pluie pour mes autres arrêts. Hélas, à Arnarstapi, la pluie est déjà là. Je sortirai léger au moins. Les mouettes du site semble ne pas souffrir de la pluie et reste tranquillement assise dans les anfractuosité de la falaise... Sur Ytri Tunga, la pluie ne semble pas encore être arrivée. Aussi, je m'y rends rapidement. Le soleil faiblit derrière la couche de nuage qui arrive, mais la lumière est suffisante. Au loin, les vagues rugissent et prennent d'assaut la première barrière de rocher. Lorsque la marée sera haute, il ne fera pas bon être sur la plage. Dans le viseur, les vagues sont impressionnantes, et pourtant elles sont à plus d'une centaine de mètres.

A l'approche de la pluie, sur la plage d'Ytri Tunga


Pouvoir admirer les phoques est toujours un véritable plaisir. Mais l'heure du départ à sonné. La route vers Reykjavik se fera sans encombre. L'attente interminable à l'aéroport (8h!) me fera dormir comme un loir une fois à bord. C'est avec des souvenirs pleins la tête que je reviens sur Paris. Et j'espère encore remettre le couvert l'année prochaine!

Merci de m'avoir lu jusqu'ici!

Bon, je reprends donc le flambeau dans la foulée de Seb. Comme on a fait le même voyage, il y aura quelques redites mais comme je parle moins que Seb ça ne devrait pas poser de problèmes.
On commence avec quelques aurores vues les 2 premiers soirs dans la région d’Isafjordur. Il faut dire qu’on a vraiment eu des conditions exceptionnelles : forte activité solaire, météo totalement dégagée et nuits encore assez longues en ce début mars.
(PI, je commence ma numérotation à 100)

100


101


102

Les oiseaux dans ces éléments déchaînés c'est superbe et intense, avec une préférence pour les tridactyles !!! Olivier tes paysages avec les aurores sont magnifiques... j'ai une préférence pour les deux premières.

Il commence à avoir sacrément de la gueule ce fil !

Magnifiques aurores si bien saisies, surtout la 101 avec ses couleurs.

Merci à tous.

Ensuite, on passe aux phoques vus le long de la route des fjords de l’ouest.
Ils se reposent à marée basse devant de magnifiques montagnes enneigées.

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Ils s"étirent en faisant la banane ...

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