SUJET : Botswana sauvage (spécial RE-confinement !)

Un régal, que dis-je, un festin ! J'ai particulièrement dégusté les gros plans, œuf corse, léopard 8, calaos, mais aussi les plans plus larges. La série girafes sur soleil couchant est un délice ! L'évocation des constellations dans la nuit africaine m'a mis l'eau à la bouche, ces cieux sans pollution lumineuse ou autre et sans nuages sont bien faits pour éveiller des vocations d'astronome ! Pour un peu, pour notre prochain safari, j'emprunterais son télescope à mon fiston s'il tenait dans nos bagages. en poids (rien que la monture doit faire une bonne quinzaine de kg) et en taille (mon 800 mm paraît petit à côté)... La sympathique cuisinière débrouillarde et ses petits plats végétariens "aux petits oignons" sont aussi un bon moment du récit pour un gourmand comme moi !

Merci Patrice et Véronique pour ce safari qui donne envie !

Merci à tous pour vos commentaires !

Après une longue pause pour cause de vacances bien méritées voici la suite du voyage de 2012 au Botswana.

Lever aux aurores comme d'habitude. Après le petit-déjeuner, nous enregistrons les sons de la brousse qui s'éveille dans les cris des francolins, le chant des oiseaux, les bruissements du petit matin. Un martin-pêcheur est déjà en chasse sur la rivière toute proche, que nous avons encore du mal à croire réelle tant elle est miraculeuse. Son cours imprévisible et capricieux peut s'évanouir brutalement durant des décennies. Aucun scientifique ne peut encore apporter d'explication à ce phénomène mystérieux.

Aujourd'hui, nous devons quitter Savuti pour Chobe avec 120 km de piste sablonneuse à avaler devant nous. Nous faisons nos adieux à cette région mélancolique, désertique, mystérieuse, envoûtante, adieu aux collines érodées par la nuit des temps et à ce ciel de poussière grise, adieu aux squelettes desséchés des acacias dans les grandes plaines de Savuti Marsh qui amplifient l'atmosphère surnaturelle de l'endroit, adieu à la rivière fantôme. Nous sommes déjà nostalgiques...

Puis c'est le départ pour le nord-est.
Nous prenons la piste interminable et sablonneuse, monotone et désertique, bordée de mopanes desséchés, pour mener tout au bout à la rivière Chobe.





Nous nous laissons bercer par les balancements du 4x4 dans le sable mou. La piste devient plus étroite et molle au fil des kilomètres. Le sable s'épaissit. Nous luttons contre la somnolence, doucement secoués par la navigation prudente de Richard, dans les couinements réguliers et métalliques du vieux Land qui souffre.
Soudain, au loin, nous apercevons le véhicule de James avec la remorque, arrêté au milieu de la piste. Un troisième véhicule arrêté aussi, celui des mécanos. Ils se sont ensablés juste avant une longue montée du terrain.
Richard se gare sur le côté pour aller aux nouvelles.
Tout le monde descend !

Bientôt on entend des cris pour donner des instructions, les moteurs hurlent en crachant de la fumée noire, des jets de sable de trois mètres et les roues qui s'enfoncent encore plus dans le sable ...
On décide de tenter un triple remorquage des voitures. Ils attachent les trois 4x4, échouent, recommencent...









Nous reprenons la piste après une demie heure de sport pour les hommes. Et comme Richard nous l'a souvent répété, cela fait partie du quotidien en Afrique.

Nous nous arrêtons à la porte d'entrée du Parc National de Chobe située après les collines de Gcoha. Une musique dansante inonde l'endroit de rythmes lascifs. Les couleurs des panneaux d'information sont cuites par le soleil et la chaleur. Nous repartons rapidement. Il nous reste plus de la moitié du chemin à parcourir à travers la Chobe Forest Reserve.

Nous recommençons nos balancements dans les plaintes du 4x4, sur la piste interminable où tous les endroits se ressemblent. Plus de point de repère, seulement du sable et des petits arbres secs et ternes de tous côtés.

Enfin, la piste s'arrête net pour laisser place à une large route goudronnée flambant neuve, construite par les Chinois. C'est un choc, une rupture. La vie sauvage nous avait absorbés depuis des jours et le bitume, le goudron, nous ramènent vers le monde des hommes. Nous sommes à Kataba, un hameau de quelques maisons posé en bord de route dans la poussière.
Poteaux, lignes électriques et panneaux indicateurs indique notre retour dans le monde moderne. Le temps est gris, presque brumeux, le paysage morne, la végétation sèche et roussie. Au loin, tout au fond, nous apercevons à peine la rivière Chobe.

Nous nous arrêtons à Kavimba, devant une minuscule échoppe où Richard achète de l'eau minérale.



Vers 13 heures nous arrivons à Mabele, un village plus important. Les maisons y sont plus coquettes, plus spacieuses, parfois recouvertes d'un crépi ocre. Ce retour provisoire à la civilisation nous amène doucement mais sûrement vers la fin de notre voyage...

Juste avant Muchenje, Richard s'arrête dans la nature pour pique-niquer. Nous détectons des traces dans la poussière, des empreintes de lions. La rivière Chobe est devant nous, en contrebas, entourée d'une immense zone marécageuse.

Vers 14 heures nous sommes devant Ngoma Gate où nous retrouvons la piste qui descend doucement vers la rivière. Le sable a changé de couleur, il ocre ici. De part et d'autre, des forêts de teck aux branches dénudées. Puis nous atteignons la Chobe, que nous allons longer tout le reste de l'après-midi.



Plus loin vers la rivière d'immenses troupeaux de buffles se concentrent dans les vastes plaines inondées entourant le fleuve. Quelques babouins mangent des graines trouvées sur le sol.

La lumière devient plus jolie et nous commençons à croiser des troupeaux d'éléphants, de plus en plus d'éléphants...





Tandis que nous continuons notre progression le long de la rivière, le jour décline. Bientôt, c'est le coucher du soleil. Des troupeaux traversent la rivière. C'est l'occasion de faire d'autres prises de vue.

Nous rejoignons le camp de brousse perdu dans la forêt de teck à la nuit tombée. Un vent glacé venu de l'Antarctique nous enveloppe de son souffle glacé.
Dans la nuit, une véritable tempête se lève, gelée et assourdissante. Notre tente n'a pas été bien montée et un pan mal attaché se met à cogner contre la toile, les ficelles battent, le vent s'engouffre, nous sommes gelés.
A 2h45 du matin, n'y tenant plus car nous n'arrivons pas à dormir, je me lève avec la ferme intention de remettre en place les attaches et les sardines. Je mets ma lampe frontale et j'ouvre tout doucement la fermeture éclair de l'entrée. Je passe la tête dehors et j'entends le grondement d'un éléphant, tout près ! Je renonce aussitôt à mon projet et rentre vite fait !

Bien raconté, bien photographié (les petits biquets gris au crépuscule ), de belles rencontres (même si celle nocturne a été abrégée), on se régale ! Merci Patrice !

Merci Bernard pour le suivi de ce fil !

Après cette nuit infernale entre l'atmosphère glaciale et le bruit des toiles battant au vent, nous sommes complètement crevés. Le thermomètre affiche 6°C sous abri, mais le ressenti avec le vent est... polaire !

Nous descendons vers la rivière Chobe. Au bout de 500 mètres en longeant, nous découvrons trois lionnes adultes revenant de la rivière. Elles s'ébrouent, font quelques pas tranquillement dans les rayons du soleil levant, puis se mettent à chahuter, à sauter ensemble, à se serrer entre leurs larges pattes, on dirait de gros chats en train de jouer. C'est une très belle scène, pleine de joie et de sérénité.
Mais comme je n'ai pratiquement pas dormi, je fulmine car je loupe les premières images des sauts des lionnes ! J'en ai oublié les techniques de base : peu de lumière, monter en ISO ou en vitesse, etc...
Heureusement nous sommes deux à photographier...

Nous les quittons à regret...

Plus loin, nous tombons sur un éléphant, un mâle solitaire peu sociable et d'assez mauvaise humeur. Celui de cette nuit ?









Un grand koudou aux magnifiques cornes torsadées pose pour nous un bref instant.

Pour quelqu’un qui aime les grands chats et les gros plans, je suis gâté ! L’éléphant 3 est particulièrement fantastique !

Merci du partage !

Merci Bernard !


Plus loin sur la rive, une petite séance photo d'un Choucador, ébouriffé par le froid matinal.









De l'autre côté de la Chobe, un mokoro et ses deux polers glisse sur l'eau. Sans doute des pêcheurs.





Les rives commencent à s'animer peu à peu et attirent de plus en plus d'oiseaux et de mammifères.

Aigrettes, tantales ibis, spatules, becs ouverts rejoignent les pintades.

Petite pause café vers 9 heures.
Le paysage se nappe d'une douce lumière chaude tandis que l'eau de la rivière revêt un bleu intense.

Nous reprenons nos observations au fil de la piste.
Un aigle pêcheur perché en haut d'un arbre s'envole lourdement sous nos yeux.

Nous rentrons au camp.
Notre tente a été remontée, c'est mieux





Nous avalons un morceau et prenons une très rapide douche, puis repartons car nous avons une "croisière" prévue à 15 heures au départ de Kasane.
Direction l'Est, la région de Serondela puis Kasane donc.

Sur la piste en longeant la rivière, un hippotrague noir surgit devant nous, traverse la piste et disparait dans les buissons épais montant vers la forêt. Le premier instant de surprise passé, il est déjà trop tard ! Reste juste un fugace souvenir de cette extraordinaire et très rare antilope

D'autres rencontres au fil de la piste nous font stopper le temps de prendre des images.





Quelques mètres plus loin, nous stoppons à nouveau. Des antilopes rouannes !
L’antilope rouanne est l’un des plus grands bovidés d’Afrique, et la seconde plus grande antilope après l’éland. Richard nous dit qu'elle appartiendrait à la même famille que les oryx de Namibie.







Celui-ci aussi nous sommes heureux de l'apervevoir...