SUJET : Guyane : Entre savane et forêt

Et, cerise sur le gâteau, je rencontre enfin le savacou huppé ! Je l'espérais depuis très longtemps ! On en verra deux, dont celui-ci qui nous laissera le temps de quelques photos.

Une balade très bien remplie, avec aussi un ibijau, les aigrettes, les cocoïs, les martins pêcheurs, les anhingas, les cormorans etc... etc...

Merci Marine pour la précision au sujet de la longueur des caïmans .
Quand aux petits caïmans a lunette
Le savacou huppé je n'avais jamais vu , merci pour tes photos de cet oiseau ,et vite vite la suite , mais en prenant le temps de faire le tri bien sur
Bonne soirée Marine

Merci pour la suite de tes aventures, encore de belles observations ! Un p'tit faible pour les bébés caïmans à lunette et les caïmans noirs
Nous voyageons à travers ton regard naturaliste avec le plus grand bonheur

Merci à tous les deux .
Niveau photo, c'est tout pour cette fois.

J'abandonne momentanément mes tentatives sur la machine à coudre et je reprends brièvement pour les rares rencontres que j'ai faites durant la saison sèche.
Ce n'est vraiment pas une période que j'affectionne : il fait beaucoup trop chaud et sec. Les pelouses des jardins grillent, les plantes d'ornement suffoquent, les lacs urbains empestent et s'eutrophisent, des dizaines d'hectares de savane brûlent chaque année. Ce temps rend les gens fatigués et irritables (moi la première) et la forêt semble immobile et tendue dans l'attente du retour des pluies. La forêt a d'ailleurs je trouve -mais ça n'engage que moi- un aspect sinistre de maison abandonnée : les mousses sur les troncs sont totalement dessiquées, le sous-bois est encombré de branches cassées - un vrai capharnaüm-, empoussiérées et couvertes de toiles d'araignées, la végétation s'économise et a perdu l'aspect lustré que lui confère l'humidité, les criquots ont disparu, et l'on n'entend donc plus le gazouillis rafraîchissant de l'eau. Les tiques ressortent, les taons aussi. Bref. Mes "sorties" se réduisent à une heure tout au plus, pas la motivation ni le temps pour plus d'investigations. Et c'est bien dommage car ceux qui partent plus longtemps font ces temps-ci de fort belles rencontres, notamment de mammifères : singes et coatis entre autres. Je suppose qu'avec la sécheresse, la nourriture se raréfie (fruits, champignons, larves qui vivent sous terre), ce qui pousse les singes et les coatis à circuler davantage et à se cacher moins, et à se montrer moins farouches devant les promeneurs.
Mais la fête patronale de la ville de Kourou (le 25 novembre) approche et signe toujours le retour des pluies. Espérons qu'elles soient ponctuelles !
Après ce long préambule, mes maigres rencontres.

Quelques petits lézards déjà présentés :
Le Gonatodes humeralis ou gonatode des carbets. En phase d'excitation sexuelle, le mâle fonce et vire presqu'au noir.

Le Gonatodes annularis mâle aux yeux cerclés de bleu.

Il y a eu quelques rares averses, et, quand j'ai pu, je suis sortie pour une "ronde" nocturne.
J'ai eu la chance de croiser deux grands-ducs d'Amérique ( Bubo virginianus).
Le premier était posté sur un piquet de clôture et s'est envolé devant ma voiture, traversant la route et se perchant dans un arbre à l'aplomb de la voiture. Je n'aurais sans doute pas vu le compère si celui-ci n'avait pas hululé (ou plutôt roucoulé) en direction de sa moitié.
En Guyane ces hiboux semblent inféodés aux forêts marécageuses de mangrove.
J'en reverrai un des deux deux soirs plus tard et depuis lors, plus rien. Ont-ils choisi de se mettre plus à l'écart ? Ont-ils été tués par des chasseurs (ce n'est pas à exclure) ou ne sont-ils plus attirés dans les parages depuis que la saison sèche est installée ? Ce qui est sûr c'est qu'ils étaient en période de reproduction, les hululements répétés sont formels !

Non loin d'eux, deux yeux brillent dans la torche. Je pense à un pian, sans conviction, je me rapproche. Il s'agit d'un rongeur, le Coendou prehensilis coendou à queue préhensile, animaux nocturnes communs mais c'était mon premier.

Chez les Bushinengués, les coendous portent malheur, et c'est vrai que sous des dehors paisibles, ils peuvent se montrer franchement patibulaires et les mâles très agressifs envers leurs congénères .

Et ce même soir, je rencontrerai aussi mes premiers ratons crabiers ! Un trio composé de la mère et de deux rejetons dodus à souhait (pas de photo malheureusement).

Les pluies, même rares, même courtes, stimulent les grenouilles dans les pâtures. Elles s'en donnent à c(h)oeur joie, s'époumonent à grands renforts de sacs vocaux et flânent, terminant parfois hélas leur course sous les roues des voitures.

Dendropsophus walfordi dont la retraite est protégée par des nuées de moucherons nocturnes et de moustiques... Il doit bien se cacher quelques phlébotomes parmi eux. Une visite m'a suffi ! toujours cette angoisse diffuse d'attraper une leishmaniose.

Ce sont donc les grenouilles qui viennent à la rencontre des conducteurs, circulation au ralenti obligatoire.

Pseudis paradoxa, la grenouille paradoxale, au têtard disproportionné.

Ainsi que l'élégante rainette des pripris : Hypsiboas cf. raniceps


ou la scinax des maisons Scinax ruber

Une autre grenouille trouvée dans la lumière des phares :

Trachycephalus typhonius

et de jour, il y a parfois moyen de croiser des nocturnes comme cet unau pris avec un téléphone portable

Il ne faut pas se tromper sur son air débonnaire : il est vif et peut défendre chèrement sa peau.

En forêt, de jour, bien difficile de croiser la route d'un serpent; en revanche, il se trouve toujours, tôt ou tard, un Bothrops atrox prêt à se dévouer pour animer une balade trop calme.

Quelle page Marine qui montre toute la richesse et la diversité des espaces tropicaux !!! Batraciens, Reptile, Mammifères, Oiseaux wow et pas n'importe lesquels, grand bravo Marine !!!

Toujours aussi passionnant Marine, avec cette diversité.
Elle est bien jolie la petite Bothrops, c'est le même individu ? Il paraît marron sur la 1ère et gris-vert sur les autres...
L'unau était coincé entre la route et la clôture ?

Salut Marine !

Encore de superbe ajout et Vincent a raison, tu nous propose un sacré panel de la faune guyanaise

Pauvre Unau, Il a réussi à rejoindre un coin plus tranquille ??