SUJET : Guyane : Entre savane et forêt

Merci les copains
Pour vous répondre dans l'ordre, Dietmar, la première photo du grage est prise au flash, les autres sans flash, seulement éclairé par la torche. J'essayais d'obtenir un effet plus "naturel", j'essayais d'avoir la lumière en sous-bois mais ça donne juste un effet " tungstène".

Concernant la zone où sont prises les autres photos, une langue de forêt prise en sandwich entre la mer d'un côté, les pâtures et la route de l'autre, et les pâtures grignotent chaque année un peu plus sur les palétuviers car les éleveurs les coupent et les brûlent pour gagner de l'espace.

L'unau a fini par gagner un manguier. Il y a de minces îlots de végétation un peu partout, mais il aurait été plus tranquille où il était au départ ! en fait il s'est trouvé dans une zone d'arbres morts, c'est comme ça, je suppose, qu'il a eu l'idée de traverser. Apparemment les paresseux ont le goût de mouton. Il y a toujours des gens prêts à tester, et d'autres qui sont tombés dans la marmite étant petits. C'est très chassé par là. Un arrêté vient d'ailleurs d'être pris pour interdire les tirs depuis la route !

Un arrêté vient d'ailleurs d'être pris pour interdire les tirs depuis la route !

A oui quand même

Oui.

Une dernière photo, une diane maculée (Leptodeira annulata). J'avais déjà croisé un subadulte (plus clair derrière la tête), cette fois c'est un adulte.

Je suis le fil guyanais avec intérêt

Un petit clin d'oeil pour ma part envers le Grand-duc d'Amérique car, de mon côté de l'Océan, la saison des comptages de Grand-duc d'Europe nicheurs vient de commencer

Merci Marine pour toutes ces images et tes commentaires si complets ! Ton fil est toujours très enrichissants et je découvre de nouvelles espèces à chacune de tes publications.
En tous cas, c'est un délice à chaque fois. Je suis toujours surpris par le fait que l'on puisse tirer un grand-duc d'Amérique ou un unau !! Décidément, je ne comprendrai jamais certains de nos semblables

Bonjour Marine,
Super le hibou et la D. Walfordi. Ta vipère me fais froid dans le dos

La période sèche a été cruelle, les incendies ont dévasté des hectares de savane, et je pense tout particulièrement à la gent batracienne et reptilienne qu'ils ont dû anéantir, ainsi qu'aux insectes, et à l'appauvrissement de la flore (toutes les plantes ne sont pas faites pour subir systématiquement chaque année les assauts des flammes).
Mais les pluies sont bel et bien de retour ! avec un peu de retard, certes, mais elles sont soutenues, et la savane qui a repris de belles couleurs vertes a déjà meilleure mine.
Je n'ai pas eu beaucoup de temps pour profiter du brutal changement d'état, alors, plutôt que de prendre égoïstement du temps qu'il vaut mieux partager en famille, je me suis couchée tard, et les sorties s'avèrent très fructueuses.

Une surprise de taille, c'est le mot, la grosse chouette à lunettes : Pulsatrix perspicillata. Obligeante, elle est restée un bon moment perchée à quelques mètres à peine, avant que l'éclat aveuglant de ma torche (hé oui, c'est le problème) n'ait raison de sa patience.
Je ressens une vraie gratitude quand la nature offre de si jolies scènes.

De tous les rapaces, les nocturnes sont pour moi les plus fascinants, ils ont une "présence" étonnante, et les voir partir dans un vol feutré et silencieux est un moment unique.

Une excellente nouvelle pour le coin, les grands-ducs d'Amérique ont été revus tout récemment, et de jour s'il vous plaît ! Affaire à suivre

Les pluies ont été annoncées par l'éclosion de nuées de moustiques et de blattes. Un vrai calvaire dans certaines zones de mangrove. Je suis insensibilisée aux piqûres de moustiques depuis l'enfance, mais le visage m'a cuit toute la soirée.
Un boa d'Amazonie Corallus hortulanus en promenade.
Avec un coloris très clair, apparemment propre à ce secteur (?)

Et les grenouilles commencent timidement à donner du coffre.

La Dendropsophus walfordi et ses cliquetis, le barbelé donne l'échelle :

En forêt, ça se réveille aussi, et les meilleures heures pour voir les serpents : entre 18h et 20h.

Ici un Helicops angulatus tentant d'avaler un crapaud. Après presque 40mn d'observation (je n'éclaire la scène que brièvement, et seulement indirectement par courtes périodes), j'ai laissé le serpent à son étreinte.

Je n'ai pas de fascination morbide ou macabre pour les scènes de prédation, mais je vous livre quand même le tout, juste pour la curiosité naturaliste.

Une lutte silencieuse dans l'indifférence générale (hormis pour moi) des chants assourdissants des grenouilles et des crapauds prêts à se reproduire.

Constrictions successives, mais le crapaud, vivant ou mort, résiste en se gonflant et en raidissant ses membres.

Je dois rentrer on m'attend, alors je ne m'attarde pas plus longtemps.

Fraîches d'avant-hier soir, ces photos d'un Coendou prehensilis coopératif.
Un truc cocasse : il a des piquants jusqu'à l'entrée du conduit auditif.

Comme tous les autres porcs-épics, le coendou, porc-épic arboricole, est classé parmi les rongeurs.