SUJET : Guyane : Entre savane et forêt

Tes publications sont toujours passionnantes Marine, et à chaque fois je découvre de nouvelles espèces !
Toujours mon p'tit coup de coeur pour la phylloméduse tigrine , et j'adore la séquence avec le petit-duc du Roraima
Merci pour ce partage

Merci messieurs !
Bernard, tu as touché juste, oui, nos chauves-souris sont susceptibles de transmettre la rage, il y a eu quelques cas recensés depuis que je vis en Guyane, et j'ai souvenir d'un décès. Je crois qu'une fois contractée, la maladie est foudroyante.

On en prend plein les yeux mais pas plein les narines, heureusement, tiens, je ne savais pas que des serpents pouvaient puer, mais bon, technique de défense non-violente finalement
Diabolique la tête de Pteronotus parnellii

Diabolique aussi, l'araignée mangeuse de lézard.

Une très belle série

Magnifique Marine ! Petit duc , chauve souris,Sauterelle etc....

Marine en Guyane écrit: Merci messieurs !
Bernard, tu as touché juste, oui, nos chauves-souris sont susceptibles de transmettre la rage, il y a eu quelques cas recensés depuis que je vis en Guyane, et j'ai souvenir d'un décès. Je crois qu'une fois contractée, la maladie est foudroyante.

Non, une fois contractée, par morsure le plus généralement (il y a eu ou il y aurait eu des infections de spéléologues par le guano de chauves-souris, sans morsure donc) l'incubation peut être très longue, jusqu'à plus d'un an. Cela dépend en grande partie de l'endroit de la morsure, de son innervation et de sa distance du cerveau. C'est ce qui permet aux vaccins pratiqués après contamination d'avoir leur efficacité (excellente, mais pas absolument garantie, hélas !). En revanche, une fois la maladie déclarée, l'évolution est foudroyante et toujours fatale, il n'y a aucun remède efficace .

Bonjour et merci Marine , je découvre la suite de ton carnet après être parti faire un petit tour en Bretagne , donc je disais que ton carnet est magnifique ,splendide , j'en apprend a chaque fois que je le visite , et en plus tout est beau ! si je comprends bien tu fais toutes ou presque toutes tes rencontres de nuit .
phylloméduse tigrine , j'adore avec tous ces doigts a ventouse méli-mélo .
La sauterelle feuille et les chauves souris

Merci à tous !
Bernard, merci pour les explications. je me demande si ta rectification n'est pas encore plus inquiétante que ce que j'annonçais. Depuis, on m'a raconté tout plein d'histoires sur les chauves-souris vampires qui s'attaquent aux chiens ou au bétail dans les coins en bordure de forêt.

Je poursuis avec quelques photos glanées par-ci par-là.

Et, tiens, en parlant de chauves-souris, voici quelques individus qui habitent dans le jardin. ce sont des frugivores : Artibeus planirostris, artibées communes.
et celles-ci se ventilent :
Habituellement elles sont installées dans les manguiers et je me demande si elles ne vont pas dans les cocotiers en espérant gagner un peu de fraîcheur car la saison chaude s'installe.

Un bout de nuit passé dans un jardin du côté de Régina.

Où l'on retrouve Dipsas variegata :
J'ai découvert un truc avec cet individu là, l'aspersion de son fluide n'ayant pas donné de résultat, la couleuvre s'est mise à ouvrir la gueule et à montrer le râtelier inférieur de ses dents qui se présente vraiment comme une râpe. Les dents apparaissaient clairement proéminentes par la déformation volontaire du maxillaire inférieur qui se soulevait et j'ai été franchement surprise par cette forme d'intimidation. Les dents ne semblent pas implantées de part et d'autre de la gueule, mais m'ont paru plutôt positionnées au centre (?) et sûrement bien adaptées à son régime alimentaire.

Dans ce même buisson, une nouvelle sauterelle-feuille pour moi, joliment nervurée (Mimetica sp.)

Ensuite, il y a eu l'épanouissement des fleurs du cactus Cereus hexagonus, protégé en Guyane car patrimonial, et fécondé par les chauves-souris, d'où la floraison nocturne.

Dans la partie sauvage du jardin, une rencontre avec une charmante et timide mère Marmosa murina. Cette souris opossum n'a pas de poche marsupiale et celle-ci promenait ses larves (certainement accrochées à ses tétines) tout contre elle, entre ses pattes arrière.

J'ai été contente d'inscrire aussi cette mygale à mes nouvelles coches : Tapinauchenius violaceus. Il a fallu que je tende bien haut les bras pour la photographier.

Mes parents étant venus nous rendre visite, il fallait essayer de bien faire les choses.
Nous sommes repartis dans un autre secteur, dans un autre jardin :
Un Ostéocéphale taurin :

Un papillon "4 fenêtres", qui, l'air de rien, malgré son aspect ornementé, doit pas mal se défendre question mimétisme, les festons en bordure d'ailes doivent assez bien imiter les lichens, et les 4 fenêtres laissent tout simplement apparaître les motifs du support sur lequel il choisit de s'installer. Un papillon de jour cette fois, endémique du secteur (et tout est photographié au 100mm, d'où parfois des soucis de proximité).

Le jour tant attendu de notre excursion en mer est arrivé : nous allons faire le tour de la réserve naturelle du Grand Connétable où nichent des populations de frégates superbes, sternes royales, noddis bruns, mouettes atricilles... Il n'existe qu'un prestataire à offrir cette opportunité : Wayki Village : www.yatoutatou.com/ . J'ai vécu là une de mes plus belles expériences en Guyane
Nous partons du Mahury, et le capitaine ne tarde pas à se dérouter lentement car il vient de voir un groupe de sotalies des Guyanes glisser sur l'eau lisse du fleuve. (6 en tout dont 1 petit). Le bateau reste respectueusement à l'écart pour ne pas les déranger.

Après quelques heures de navigation sur mer calme, nous arrivons en vue de l'île, située en face de l'estuaire de l'Approuague.

L'île est très belle, il fait un temps radieux et les oiseaux marins n'en quittent pas le périmètre direct.
Les frégates immatures sont les plus intéressées par notre présence. Difficile de décrire le spectacle sans passer par les poncifs : une odeur puissante de héronnière, des nuées d'oiseaux qui planent en volutes plus qu'ils ne volent, de brusques décrochages et des piqués pour remonter des alevins, c'est réellement un spectacle de toute beauté, et Bruno et Mélanie qui organisent le tour font très bien les choses : on fera deux fois le tour de l'île, très calmement et ils nous laissent le temps de l'observation, prodiguant des tas d'informations sur l'écologie des oiseaux et l'histoire de l'île. (Je rappelle que tout est pris au 100mm et pas recadré). Cela fait longtemps qu'ils proposent cette sortie au public, mais eux-mêmes semblent toujours autant sous le charme de ce spectacle hors du commun, et savent très bien faire partager leur admiration.
Le ballet est ininterrompu.

Marine, merci pour ces nouvelles découvertes ! Quelle variété !
Entre les chauves-souris, la marmosa murina, la sauterelle-feuille et les beaux yeux nervurés de l'ostéocéphale taurin, un régal
On attend la suite de ton excursion avec impatience !

Les immatures, tranquilles...