Index de l'article

11-Bernard : tu as ces dernières années adopté le format µ 4/3, avec Olympus, maintenant exclusivement ou presque. Quel retour d’expérience peux-tu en partager ?

Yvon : j'utilisais, au départ par le fait du hasard, des Canon depuis plus de 40 ans et j'ai regretté que cette marque, souvent en pointe, tarde à sortir une gamme d'hybrides avec les optiques plus légères et compactes. Finalement, j'ai sauté le pas vers le µ4/3 avec Olympus et ces mini-appareils. J'ai craqué d'abord, car j'étais lassé par le poids et l'encombrement des reflex traditionnels. Certes, il existe des solutions réduisant la taille et le poids, mais elles restent loin derrière la maniabilité et la légèreté des µ4/3. Ensuite, pour avoir utilisé du 4/3 en parallèle de mes Canon j'ai vu de mes propres yeux les progrès accomplis en haute sensibilité et la qualité des tirages grand format.

Quand comme moi on pratique la photo de rue, la macro et la balade, on aime le matériel léger qui épargne le dos. Et un beau jour, j'ai constaté que depuis que j'avais du µ4/3, c'était ce matériel que je sortais toujours en laissant le reste au placard. Surtout, je retrouvais le plaisir de photographier au quotidien, ce que je ne faisais presque plus avec mes reflex. Dans ces conditions, était-il raisonnable de les garder juste pour un voyage animalier de temps en temps ? Il reste que pour basculer, il manquait quand même un bon téléobjectif aux gammes Panasonic/Olympus. Cette digue a cédé avec l'arrivée des 300mm et 100-400mm.

olympusE yvon delbecque 0011

Après plus d'un an d'utilisation, voici ce que je peux dire à propos des points les plus discutés sur les forums. Bien sûr, je ne cherche à convaincre personne et mes conclusions sont valables pour mon utilisation. Comme on dit, c'est mon avis, je le partage et vous avez le droit de penser tout le contraire.

Qualité des images (EM-1 MkII)

Elles sont du même niveau que celles qui sortaient de mon 7DmkII. La netteté demeure irréprochable et le bruit, à ISO équivalent, reste du même ordre. Mes tirages en A2 (je ne vais pas au-delà de ce format déjà bien grand) sont d'excellente qualité et je n'ai raisonnablement pas besoin de plus. En plus, je suis certain que des A1, voire des A0, seraient de très bonne tenue (oui, je sais, avec une loupe et le nez à 5cm du tirage on doit voir une différence qu'ils disent sur les forums).

Profondeur de champ et bokeh

C'est le sujet qui suscite le plus de critiques par les détracteurs du 4/3. Il n'y a pas de débat, à cadrage et ouverture identiques, la PdF est logiquement plus grande sur un µ4/3donc le flou de fond moins onctueux. Rien à dire là-dessus si ce n'est qu'on l'observe surtout face à un capteur 24x36 et sensiblement moins face à un capteur APS-c.

Pour nuancer les propos toujours un peu caricaturaux des flingueurs de l'internet, je dirais qu'il reste parfaitement possible d'obtenir un beau flou avec du µ4/3. Certes, un 300mmf/4 ne donnera jamais le velouté exceptionnel d'un 600mm de même ouverture monté sur un plein format, mais la facture, le poids et l'encombrement donnent à réfléchir. Personnellement, et Dieu sait si j'aime les fonds crémeux qu'offrent les télés lumineux, j'ai accepté de me satisfaire des possibilités offertes par le 4/3 et ses optiques.

N'oublions pas aussi qu'une plus grande profondeur de champ est parfois un avantage. En macro par exemple, ou quand il fait sombre et qu'une grande ouverture s'impose, à diaph égal, le µ4/3 en donne plus sans obliger à monter en ISO.

Encombrement et poids

Certains détracteurs disent qu'un 80D avec un 400mm f/5,6 coûte moins cher sans être plus lourd qu'un EM-1 Mk II et son 300mm. C'est inexact, et pour le coup, la comparaison ne vaut pas raison. C'est plus lourd, plus encombrant et bien moins performant, car ni stabilisé, ni tropicalisé et avec une ouverture de moins. J'ajoute que la comparaison avec d'autres objectifs (macro, moyen télé, etc.) creuse l’écart.

Pour ma part, comme je l'ai dit, j'ai repris plaisir à photographier au quotidien avec la maniabilité offerte par le µ4/3. J'ajoute que partir en voyage (animalier ou non) avec un sac photo sur l'épaule contenant 2 boîtiers et des optiques allant du fish-eye au super-télé en passant par la macro sans craindre la mise en soute, c'est un régal.

Autofocus

Jusqu'à il y a peu, le suivi automatique de la mise au point était le point faible des hybrides. Depuis l'EM-1 MkII tout va mieux et les résultats sont désormais très corrects. Intuitivement, je dirais que l'EM-1 II fait au moins aussi bien que le 7D première génération sans atteindre les performances du 7DII. En revanche, la couverture autofocus est plus large et les collimateurs sont tous en croix et plus nombreux.

En safari, le système s'est montré efficace pour mon usage, tant sur les oiseaux en vol que sur les animaux en déplacement. Le plus difficile est de s'adapter à ce système quand on vient de chez Canon (pas de joystick, grrr !).

Visée électronique

La visée des hybrides fait l'objet de critiques permanentes et pas toujours rationnelles. Il faut reconnaître qu'elle a énormément progressé et, si elle demeure perfectible, elle s'utilise aujourd'hui sans soucis et va encore progresser. Cette visée apporte même son lot d'avantages auxquels on prend vite goût : visée claire en basse lumière, visu de la correction d'exposition, loupe de mise au point, scintillement des zones nettes, affichage de l'histogramme, etc. Pour ma part, je m'y suis habitué sans le moindre problème.

Prise en main

Sur ce plan, j'ai des regrets si je compare à mes Canon que je trouvais d'une ergonomie exemplaire. Avec mes Olympus, j'ai parfois du mal à retrouver mes marques. Ce qui me gêne le plus, c'est l'absence de joystick pour bouger les capteurs de mise au point. J'ai vu que Panasonic équipe ses GH5 et G9 de ce dispositif. Je pense qu'Olympus devrait s'en inspirer. Pour le reste, il m'a fallu un temps d'adaptation et maintenant ça va.

Fonctionnalités

Les concepteurs d'hybrides ont cet avantage de ne pas être freinés par les anciennes technologies. Du coup, ils peuvent innover et proposent des fonctionnalités inédites. Je suis heureux de pouvoir disposer d'un obturateur électronique ultra rapide et totalement silencieux. En macro par exemple, j'aime bien utiliser le focus staking ou la loupe de mise au point. De même, la possibilité de prendre des photos avant le déclenchement, si, si; est intéressante, par exemple pour saisir l'envol d'un oiseau. Qu'on le veuille ou non, l'avenir photographique se construit ici et non du côté des reflex.

coccinelle 0002

staking sur coccinelle

 

guépier 0101

envol de guêpier

Autonomie

Je m’inquiétais pour la tenue des batteries en safari et je suis parti avec pas moins de 5 packs pour ne pas prendre de risque. Finalement, pour mes deux boîtiers, trois batteries suffisaient. Bon, en même temps, je ne passais pas mon temps à visualiser les images sur l'écran arrière. Alors certes, les hybrides consomment plus, mais, en étant un peu prudent, pas de problème.

Fiabilité et SAV

Après une première expérience malheureuse où mon boîtier sous garantie avait demandé plus d'un mois pour être traité, je craignais un mauvais SAV. Je reconnais qu'aujourd'hui, le service est de bon niveau. Je dis ça après qu'un EM-1 avec le 100-400mm soit tombé durant mon dernier safari. Le 100-400 Panasonic était en deux morceaux et le boitier Olympus avait des éclats sur le capteur. Le SAV Panasonic a pris en charge sous garantie l'échange du zoom et Olympus a traité le boîtier rapidement et sous garantie. Même chose avec le 40-150mm hors garantie dont le pare-soleil télescopique s'était cassé. Il a été réparé vite et gratuitement par Olympus.

Autre point rassurant, mon magasin préféré, Photo-Prony, distribue désormais officiellement Olympus dans la boutique annexe. Du coup, ils peuvent se charger du dépôt et de la réception des matériels pour le SAV des clients. Que vouloir de plus ?

macro mkII 0004

Une sélection dans nos coups de coeur

  • Coup de coeur 04 2016
  • Auteur: Patrick Belcour
  • Description:

    Aigle botté, Espagne

  • Le blanc
  • Auteur: Yvon Delbecque
  • Coup de coeur de février 2015
  • Auteur: Marc Steinmetz
  • Description:

    Guêpier à gorge blanche

  • Coup de coeur 2015-10
  • Auteur: Aucune donnée
  • Coup de coeur 06-2016
  • Auteur: Philippe Hayart
  • L'atélope de Guyane
  • Auteur: Marine en Guyane

Respect des droits d'auteur

Toute les images présentées sur ce site sont protégées par les droits d'auteur. Elles ne peuvent en aucun cas être copiées et/ou utilisées par quiconque sans l'accord de leur propriétaire. Si une image vous intéresse, prenez contact avec moi. Je reçois régulièrement des demandes et il est rare que nous ne trouvions pas de solution.

Droits d'auteur